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  • Permaculture et écoconstruction : similitudes ou pas ?

De plus en plus de personnes parlent de permaculture, rêvent permaculture, disent vivre permaculture. Il semble, au demeurant, qu’elles sont très bien intentionnées vis à vis de l’humain, de la nature et de l’environnement, ce qui, chez Soigner l’Habitat, forcément, nous plaît beaucoup !

Nous avons déjà plusieurs fois abordé dans nos colonnes (et le ferons encore) ce qui, à nos yeux, est éco-construit ou ne l’est pas.

Nous sommes allés plus loin en décrivant aussi ce qui, toujours à nos yeux, est ou non écologique, au-delà de la conception, au-delà de la construction, des matériaux et des techniques, en intégrant des notions telles que la situation géographique, les déplacements induits, la destination d’usage, la surface dévolue à chaque habitant …

Nous avons bien sûr des convictions sur le fait que nos positions pourraient se rapprocher de la permaculture.

Nous vous proposons, dans cet article, l’analyse du concept “permaculture” et celle de nos actions, nos convictions et, au-delà de ces analyses, constater si, oui ou non, Soigner l’Habitat et ses rédacteurs sont permacoles.

Pour ce faire, nous posons trois questions fondamentales :

  • La permaculture, c’est quoi ?
  • Qu’est-ce qui me motive, vers quoi je tends ? (Claude Lefrançois, l’auteur)
  • Quel est le moteur de la ligne éditoriale de Soigner l’Habitat ?

La permaculture, c’est quoi ? 

Posons les bases sur lesquelles nous nous appuyons pour cet article : les hommes qui parlent du sujet de fond, la ”permaculture”, et le sujet lui-même dans un article que nous vous relayons ci-après.

Qui en sont les intervenants ?

Bill Molisson est un des initiateurs du concept de la permaculture. Il a posé les bases de cette approche des actions humaines en 1974, avec un co-auteur David Holmgrem.

Il a consacré une très grande partie de son existence à faire vivre ce concept, l’enseignant en université tout autant que sur le terrain, dans des lieux aussi divers qu’au fin fond de la brousse ou dans des milieux hyper-urbanisés.

Alan Atkisson est le sous-directeur de l’agence suédoise de coopération pour le développement international SIDA. Il est avant tout écrivain, auteur, compositeur interprète engagé de longue date pour la défense du développement durable.

Pierre Harlaut est l’un des animateurs du site Aquaponie.biz, autant dire que lui aussi est, pour le moins, concerné par ce qui nous motive ici, chez Soigner l’Habitat.

Le sujet : la permaculture

Dans l’esprit de beaucoup il s’agit de techniques “novatrices” d’agriculture.

Est-ce parce que les terminaisons du concept et de l’agriculture sont les mêmes ? 

Possible, probable même.

Est-ce parce que les acteurs “permacoles” orientés vers l’agriculture en parlent plus que ceux qui l’appliquent à d’autres sujets ? Possible… 

Nous dirons que, probablement, plusieurs causes amènent à cette réduction que la permaculture serait, au mieux, une approche de l’agroforesterie ou quelque chose de cet ordre.

Nous allons nous appuyer sur cette image, dite « la fleur permacole », pour illustrer nos propos.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’espagnol, au centre on pourrait traduire par : “concept et design de la permaculture”. 

En ce qui concerne les pétales de la marguerite, en commençant par celle qui nous concerne le plus dans ces colonnes et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, nous trouverions : l’habitatles outils et la technologiel’enseignement et la culture; la santé et le bien-êtrela finance et l’économiele foncier et la gouvernance et enfin, dernier pétale, les soins à la nature et à la terre. Ceci est bien développé dans un article présentant une réunion/formation de ce qu’est la permaculture.

Mais pour l’heure, nous vous convions à la lecture de la transcription de l’interview de Bill Molisson, nous le conseillons à quiconque se sent concerné par les temps que nous vivons, ou qui simplement admet un dérèglement climatique, une déliquescence de certaines valeurs…

En avant pour ce qui pourrait, pourra changer votre vision de la permaculture ou vous conforter que vous aviez bien compris 

Qu’est-ce qui me motive, vers quoi je tends ?

Si vous avez lu l’interview ci-avant proposée, vous avez déjà la réponse à cette question. 

Afin d’être parfaitement clair : “Très engagé dans le bâtiment, disposant de connaissances transversales, curieux de tout et en perpétuel questionnementjamais blasé, j’ai choisi, Claude Lefrançois alias Papy Claude (vidéos) (site Web) d’apporter ma pierre à la défense de l’un des volets de l’édifice qu’est notre biotope : nos habitats.”

En France, le bâtiment est le secteur le plus consommateur de ressources avec, entre autres, 43 % de l’énergie globale consommée, première place loin devant le second que sont les transports. C’est aussi, avec 17,1 %, le deuxième émetteur de CO2 (pdf), le transport étant ici champion toutes catégories avec 29 %. 

Rien que ces deux chiffres justifient d’œuvrer à essayer de les faire baisser, ce à quoi l’écoconstruction peut largement participer.

D’autres raisons me motivent : la santé des occupants, la pérennité des ouvrages, l’utilisation parcimonieuse de ressources en vue d’atteindre des objectifs raisonnables …

Toutes ces pistes peuvent s’aborder de façon permacole ou à l’opposé, tant il est vrai qu’une même action peut relever de la permaculture ou en être aux antipodes.

Par exemple, en cas de besoin de transport sanitaire urgent d’un(e) insulaire, fréter un hélicoptère pour le(la) sauver est un acte permacole, par contre, fréter le même hélicoptère pour se rendre plus rapidement en villégiature sur l’île en est à l’opposé.

Plus subtil mais dans le même esprit, isoler une passoire énergétique pour réduire son coût de chauffage et/ou son impact climatique est permacolepousser l’isolation tellement loin qu’il ne sera plus nécessaire de chauffer, mais ceci au prix d’une consommation de ressources et d’énergie de façon déraisonnée pour réaliser les travaux n’est plus permacole …

La permaculture est cernable mais non définissable, la recherche du point d’équilibre me passionne

Quel est le moteur de la ligne éditoriale de Soigner l’Habitat ?

Sommairement, les orientations sont de tendre vers un habitat : respectueux, sain, autonome et collaboratif.

Dans ce domaine rien n’est jamais acquis et il faut parfois décortiquer des dogmes abusifsdéfendre des positions non politiquement correctesdénoncer des abus de greenwashingpromouvoir des systèmes ou des concepts qui ne sont pas encore admis …

Nous voulons être la voie de la sagesse et de la pertinence, le tremplin de la résilience, l’estrade de la défense d’un habitat en accord avec l’environnement, y compris et surtout pour ses occupants, ce sont là nos motivations au quotidien.

Et la permaculture dans tout ça ?

Si, tel que nous le dit Bill Molisson, personne ne saurait en donner une définition précise, il nous semble possible de cerner le concept de la permaculture avec cette phrase : “faire beaucoup, avec peu, en respect de toutes choses naturelles”.

Conclusion

Nous nous attachons, au sein de Soigner l’Habitat, à rester fidèles à ce concept et à le promouvoir.

Nous pensons donc que Soigner l’Habitat est bien une voix qui parle en accord avec la permaculture et une voie d’accès au bâtiment avec des visées permacoles.

En conclusion de conclusion, on peut dire que, dans le bâtiment, ce qui est motivé par du bon sens et réalisé avec pertinence répond au concept “permaculture”

Si tel n’est pas le cas, nous pensons que l’acteur devra revoir ses conceptions du bon sens et de la pertinence

Crédits photos : VARGUX sur Wikimédia, Hans Braxmeier de Pixabay

Claude Lefrançois


Après 30 ans dans le bâtiment, ancien charpentier, ancien constructeur, ancien maître d’œuvre, formateur dans le bâtiment, expert en analyse des bâtis anciens avant travaux, auteur de nombreux articles et d’un livre “Maison écologique : construire ou rénover” aux Ed. Terre vivante, auteur de 2 ebooks disponibles sur mon blog, je suis désormais retraité.
Je mets mon temps disponible et ma liberté d’expression à votre service : j’observe et j’analyse, au besoin je dénonce ou émet des idées.
Bonne lecture.

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