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[vidéo] Maison serre, la solution pour vivre en autonomie ?

A Rekkem, en Flandre occidentale, la première « maison-serre » de Belgique a été réalisée par Koen Vandewalle, architecte . Elle garantit une autonomie en énergie renouvelable et en eau.

Avec quelque 360 m2 au sol, pour 6 à 9 mètres de haut, le soleil frappe la façade sud de la maison, ossature de bois érigée sous le volume vitré et dont la couleur blanche permet de réfléchir plutôt que d’absorber la chaleur.

Deux couloirs courent depuis le jardin de part et d’autre de la maison. Si la température est fraîche côté nord, on se promène sans problème en pull le long de la baie vitrée côté sud. Un escalier descend à trois mètres sous terre. Depuis la cave, on rejoint les six chambres situées en dessous du sol. Un escalier intérieur en acajou permet de remonter vers le vaste séjour, depuis lequel on accède aux bureaux, à l’étage. Des fenêtres percent les murs ouest et nord et ouvrent la vue vers les champs alentours.

Koen et Samia Vandewalle

La maison vise à être entièrement autonome en approvisionnement d’énergie, celle-ci provenant de sources renouvelables. Les panneaux photovoltaïques sont reliés à des batteries. Elles permettent de stocker l’énergie qui n’est pas utilisée immédiatement. Des capteurs solaires chauffent quant à eux l’eau.

« La chaleur du soleil est un chauffage qui ne s’arrête jamais vraiment », commente Koen Vandewalle.

Le toit de la serre est par ailleurs équipé d’une petite station solaire qui autorégule l’aération. « Elle détecte le vent, la pluie, et se charge d’ouvrir elle-même les vitres situées sur la crête de la serre, soit du côté nord soit du côté sud », explique Koen Vandewalle. Trois larges portes coulissantes permettent par ailleurs de créer un courant d’air. Enfin, en cas d’absence des occupants du lieu, un réseau de tuyaux souterrains fournit de l’air froid.

En plus de l’énergie solaire, le bâtiment valorisera le vent grâce à une petite éolienne installée dans le jardin. Pour (encore) diminuer la consommation d’énergie, un éclairage écologique a été installé dans le lieu de passage qu’est le couloir menant aux chambres du sous-sol. L’intensité est adaptée au temps qu’y passent ses occupants.

La maison a non seulement été orientée de telle sorte que les panneaux solaires soient au Sud, mais elle a aussi été idéalement placée en prenant compte des arbres alentours dont les feuilles, l’été, créent de l’ombre sur la serre et, l’hiver, lui servent de coupe-vent. Des fenêtres ont été disposées à l’ouest afin d’admirer, depuis les bureaux du premier étage, le coucher du soleil.

L’approvisionnement en eau provient aussi d’une source renouvelable : la pluie. Récupérées notamment grâce aux gouttières, les eaux de pluie sont acheminées vers un bac de lave et coulent un mètre sous la terre dans trois puits qui les filtrent. Un système désinfectant termine de rendre cette eau potable (une zone de stockage existe par ailleurs dans le jardin).

Gyproc, plaques de bois, escaliers en acajou, béton cellulaire, isolant en cellulose ou en laine de bois,… « la maison a été construite avec des matériaux bioécologiques et biosourcés ou, à tout le moins, entièrement recyclables » au cas où le bâtiment devait un jour être démantelé.

Le coût de telles infrastructures est de 30 à 35 % plus élevé qu’une maison classique, estime l’architecte. Néanmoins, « en dix ou douze ans, on s’y retrouve grâce aux économies que l’on fait en étant autonome en énergie.

 

Notre avis : si le concept semble idéal sur le terrain, nous l’avons déjà dénoncé par le passé, c’est une aberration écologique ! Pourquoi ? Tout simplement parce que le bilan carbone de la conception au démontage de ce bâtiment, en passant par la fabrication, le montage des matériaux, son entretien, ne seront certainement jamais compensés par le bénéfice autonomie sur sa durée de vie. Il y a un moment où la balance des technologies additionnées pour atteindre l’autonomie ne s’équilibre plus. C’est le cas notamment de certaines maisons passives et positives ! Revenons à plus de simplicité, et notamment dans le choix des matériaux. Une solution alternative et plus pertinente serait d’adosser une serre solaire à la maison, comme un earthship.

 

Source : La Libre.be par Valentine Van Vyve

Crédits Photos : Marie Russillo

Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it