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Acteurs de l’immobilier : faire les premiers pas vers une démarche environnementale

Si vous êtes un acteur de l’immobilier, quelque soit votre taille, pour répondre aux engagements de l’accord de Paris sur le climat, vous pouvez dès maintenant mettre en oeuvre une démarche RSE (Responsabilité sociale et environnementale). Mais par où commencer et quels leviers actionner ? Voici quelques pistes pour la partie la plus impactante : l’environnement. 

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE), que nous pourrions aussi appeler responsabilité sociale et environnementale des entreprises, est définie par la commission européenne comme « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. » Une entreprise qui pratique la RSE va donc chercher à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable.

La RSE se définit autour de 3 piliers :

  1. Ecologique
  2. Social
  3. Economique

Quelques explications dans l’infographie ci-dessous

 

Chacun de ces piliers sont tous liés et interdépendants les uns des autres, au point de faire s’effondrer l’écosystème, si l’un d’entre eux sombrait. Cependant, nous allons juste nous arrêter sur les points concernant l’environnement, pour mieux protéger la planète et l’humanité, en vous donnant quelques pistes…

 

Un constat sévère pour l’environnement

On le sait, le bâtiment a un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre (de 25 à 40% selon les sources et le mode de calcul). Et les acteurs de l’immobilier, bien que principalement intermédiaires et prescripteurs dans la vente de biens, ont leur rôle à jouer dans la réduction de l’impact environnemental. Par ailleurs, nous verrons ci-dessous qu’il est déjà possible au titre d’agence ou d’indépendant de réduire son impact au niveau des bâtiments qu’ils occupent.

 

infographie Xpair Données : Manicore & Bribián et al. – Graphiques : ARTELIA Bâtiments Durables

 

Dans le cadre de leur activité, les agents immobiliers sont amenés à se déplacer. Or si les transports représentent à eux seuls 24 à 30 % de notre pollution (selon les sources et modes de calcul), bien que tout le monde ne pratique pas en ville, où les transports en commun sont légions, il existe des moyens d’améliorer son empreinte écologique sur ce poste.

 

La production de déchets a doublé en 40 ans et 78% de ceux-ci sont encore enfouis ou brûlés, générant des émissions directes de gaz à effet de serre (GES). Seuls 19 % sont triés et recyclés, et 3 % subissent un traitement biologique (compostage ou méthanisation). On doit pouvoir faire mieux, notamment au titre de la publicité …

 

Dans le métier de l’immobilier, il est impossible désormais de se passer d’internet, que ce soit pour des recherches, son site internet ou ses applications en ligne. Or, le secteur numérique serait le 5ème plus gros émetteur mondial de CO2 avec une part des émissions totales estimées à 4 % ! Là encore, il existe des solutions pour diminuer ses consommations. 

infographie et données Ademe

 

Si d’autres points clés peuvent faire l’objet au quotidien d’une attention particulière, ces 4 premiers postes (bâtiment, transport, déchets, internet) représentent la part la plus importante sur laquelle il est possible d’exercer un levier véritablement pertinent pour la planète. 

Comment réduire l’impact environnemental de mon activité immobilière ?

Mon bâtiment et moi

En qualité de locataire ou propriétaire de votre agence ou bureau,, comme pour n’importe quelle habitation, votre bâtiment a une efficacité énergétique plus ou moins bonne. Isolation, vitrages, systèmes de chauffage sont les postes principaux (et dans cet ordre) sur lesquels il est possible de gagner en performance. De nombreuses aides locales, techniques, financières et fiscales vous permettent de financer tout ou partie de ces travaux. Renseignez-vous. 

Le choix du fournisseur d’énergie peut aussi être prépondérant. En effet, certains acteurs sont orientés énergies renouvelables alors que d’autres vous feront gagner sur votre facture. Il va sans dire qu’il vaut mieux privilégier les énergies renouvelables ! Et si votre bâtiment le permet, pourquoi ne pas installer vos panneaux solaires. Il existe certaines aides là aussi. 

Côté consommations d’énergie, nous verrons plus bas, qu’il y a là aussi des économies à réaliser.

L’immobilier loué ou vendu

En qualité d’intermédiaire, vous êtes aux premières loges pour constater les problématiques que posent certains bâtiments proposés à la vente ou location. Le DPE est votre jauge pour en juger, mais cela ne suffit pas. Si vous n’avez aucune prérogative en la matière, votre rôle de conseiller prendra de la valeur si vous apportez les bonnes recommandations à ce sujet.  

Et c’est à ce niveau que la majorité des agents font la principale erreur : proposer des solutions faciles, qui peuvent s’appliquer sur du neuf, mais cause souvent de graves malfaçons sur de l’ancien. 

Quelques exemples : 

Autre mauvais conseil, la pose d’un isolant (type laine minérale) avec un placo sur un mur en pierre. Si la maison est mal ventilée, vous pouvez être sûr que les conséquences seront désastreuses. 

Côté construction neuve, le principal désordre est lié à la qualité du terrain. La présence d’argile, de cavités ou des zones prédisposées à des glissements de terrains peuvent générer de graves conséquences. Soyez transparent sur ces infos lors de la signature du compromis, les clients vous en seront reconnaissants.

Plus généralement, lors de vos rentrées de mandat, vous pouvez tomber sur des pépites qui s’ignorent. Le parc immobilier ne se renouvelant pas suffisamment (faute notamment de constructions neuves, et dû à la réduction du foncier), il devient de plus en plus rare, et les prix grimpent.  Mais avez-vous pensé à ces nouveaux modes d’habiter collectifs, alternatifs, participatifs ? Ce sont des solutions écologiques et souvent économiques de construire ou rénover en impactant le moins possible l’environnement. Nous croyons fermement que l’avenir de l’immobilier, et de l’habitat en particulier est ici. 

Se déplacer sans impacter

 

Dans un monde écologique idéal, tous nos déplacements devraient se faire en transports en commun. Mais dans la réalité des faits, c’est très compliqué : éloignement des biens entre 2 rendez-vous, transport de panneaux et autres supports pub, indisponibilité de transports en zone périurbaine et rurale… Ces différentes raisons vous amènent donc à recourir à la voiture, ce qui contribue aux émissions de CO2, mais pas seulement

Alors que faire ?  Tout dépend de votre localisation !

 

Pour vos rendez-vous : 

Votre secteur est essentiellement urbain (dans l’ordre de l’impact écologique)

Votre secteur est en zone rurale ou périurbain

Et surtout stop aux gros SUV, même hybrides, dont l’impact environnemental est une calamité

 

Réduire ses consommations et déchets 

 

Chacun d’entre nous peut agir sur ses consommations au quotidien. Il suffit d’activer les bons leviers. En voici quelques exemples non exhaustifs :

Si leur impact est moindre, d’autres postes peuvent faire l’objet d’une attention particulière comme les vitrines, les téléphones fixes et mobiles, les fournitures de bureau ou même la décoration de l’agence. Faites le choix de prestataires qui s’engagent dans une démarche RSE.

 

Nous sommes tous responsables de notre consommation. Nous pouvons donc facilement faire au quotidien ces petits gestes pour la planète

Internet, l’incontournable réseau

L’usage d’Internet est devenu incontournable dans les activités de bureau. Il semble immatériel, mais c’est une illusion. Internet génère des impacts environnementaux bien réels. Dans ce domaine aussi, agissons pour les réduire: les pistes sont multiples et efficaces ! 

En résumé  : 

 

Le mobile est un outil pratique sur le terrain pour consulter ses messages ou faire des recherches. 

Quelques autres conseils

En télétravail 

Le télétravail évite de nombreux déplacements, réduit les émissions de gaz à effet de serre et améliore la qualité de l’air. Mais les pratiques numériques ont aussi des impacts. Voici quelques conseils qui peuvent s’ajouter à ceux que vous avez déjà lus ci-dessus :

Pensez aussi à votre sécurité et celle de l’entreprise :

 

Sur l’usage de l’eau 

Un employé de bureau consomme 10 à 30 litres d’eau par jour (hors climatisation et restauration). Il est donc opportun de la rationaliser :

 

Astuce : beaucoup de toilettes sont équipées d’une chasse d’eau double débit, qui permet des économies : un petit jet d’eau (3 litres) pour les petites commissions, un plus grand (6 litres) pour le reste. Si ça n’est pas le cas dans votre agence, placez une bouteille d’eau pleine dans le réservoir de la chasse d’eau. Ce volume sera économisé à chaque fois que vous tirerez la chasse !

 

Pour aller plus loin :

Le guide pratique écoresponsable au bureau de l’ademe (pdf)

Crédits photos :  (une) RyanMcGuire et SarahRichterArtErdenebayarSweetlouiseHamsterfreund, Iris_Bravo  de Pixabay

Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it