Comme l’explique l’initiateur et éminent représentant de l’agro-écologie Pierre Rabhi, « cultiver son lopin de terre, si petit soit-il, est un acte politique, c’est un acte de résistance ».
Chez Build Green, nous pensons également que les préoccupations de nos vies et de notre environnement doivent s’ancrer dans les valeurs simples de la terre. Faire son potager, même modeste, c’est cultiver une vraie liberté, un plaisir personnel et familial, au rythme des saisons pour une alimentation plus saine et une exploitation plus respectueuse de la terre.
Cultiver ses aliments permet de s’autonomiser (voire de s’auto-suffire) d’un système qui repose, parfois, sur l’injustice sociale et la dégradation accélérée des ressources naturelles. L’industrialisation alimentaire (utilisation des pesticides, OGM, mécanisation, transport…) destinée à répondre aux besoins nutritionnels des hommes est responsable d’un certain nombre de dysfonctionnements sanitaires : obésité, carence alimentaire, etc. Soyons des consommateurs responsables et contrôlons les aliments qui parviennent à notre table.
L’objectif de l’auto-alimentation
S’en remettre à l’industrie alimentaire, tant au niveau de la production que via les achats dans les supermarchés, peut se révéler nuisible pour notre santé. Cultiver ses propres aliments, grâce à un potager ou un jardin aménagé, c’est se donner les moyens d’éviter les aliments industriels transformés riches en graisse, cause de nombreuses maladies.
S’émanciper du circuit industriel et commercial
Nous avons pris la mauvaise habitude de dépendre d’une industrie agro-alimentaire de plus en plus puissante, impactant sur l’environnement (transport, pesticides, emballages) et, parfois, basée sur l’exploitation humaine de par le monde. Ces réseaux de distribution nous poussent à consommer toujours plus, parfois (souvent?) de l’inutile ou des aliments transformés, gavés d’additifs et de produits toxiques pour notre santé. Les chiffres de l’obésité sont en constante évolution en France, près d’un français sur deux est considéré en surpoids. L’obésité sera un véritable problème de santé publique dans les années à venir.
Cette recrudescence de l’obésité est due, en grande partie, à une alimentation non diversifiée et riche en graisse. Il est important de s’émanciper de ces circuits productivistes. De nombreux scandales ont déjà éclaboussé le secteur industriel de l’alimentation : vache folle, poulet à la dioxine, nature douteuse des poissons, légumes et fruits hautement pollués… Devant un constat aussi amer, chaque citoyen se doit de reconquérir sa souveraineté alimentaire et de choisir les aliments qui sont bons pour son bien-être et non d’accepter la contrainte d’acheter des aliments industriels médiocres en éléments nutritifs sains.
Contrôler la qualité de son alimentation
L’un des objectifs de l’auto-alimentation est de garder la mainmise sur les aliments que nous consommons. Il est toujours possible de se rendre dans les magasins spécialisés pour acheter des produits Bio. Cependant, ces produits coûtent parfois chers et les avoir à portée de main lorsqu’on en a le plus besoin n’est pas toujours possible. Connaître l’origine de ces produits est possible en passant par une vérification systématique des étiquettes et de la composition des aliments, mais qui le fait réellement?
Une des solutions pour maîtriser la qualité des produits consommés et disposer d’une alimentation variée : le potager ou le jardin. Même un petit terrain peut le permettre, au moins en partie. Ainsi, vous êtes certain de la nature des aliments parce que vous avez contrôlé toutes les étapes jusqu’à votre table.
Lire notre dossier : Consomaction
Réduire l’impact environnemental
Les pesticides utilisés dans l’industrie alimentaire polluent l’air, les sols et les eaux souterraines menaçant ainsi notre mode de vie et notre santé. La France est l’un des plus gros consommateurs de pesticides en Europe avec en moyenne près de 5,4 kg utilisés par hectare et par an, soit plus de 65 000 tonnes de pesticides chaque année.
Plus de 50 % des légumes trouvés dans les marchés ont été traités avec des pesticides. De telles concentrations de pesticides relâchées dans la nature et contenues dans les aliments pourraient expliquer la recrudescence de maladies liées à la pollution : tumeurs, cancers, perturbations endocriniennes, intoxication alimentaire…
En adoptant une autonomie alimentaire, en choisissant de faire son compost et en produisant nos propres cultures aux bonnes saisons, nous limitons l’emploi massif de produits phytosanitaires et donc, globalement, leurs impacts négatifs.. Selon l’Institut Français de l’Environnement (IFEN), 50 % des cours d’eau et 30 % des nappes souterraines contrôlées en 2004 présentaient des traces significatives de pesticides.
Pour plus d’informations, lire l’article : Effets des pesticides sur l’environnement
Les chiffres sur la consommation des pesticides en France : Quantités des pesticides vendues en France
Jouir d’un plaisir familial
Cultiver ses propres légumes dans un potager ou un jardin est bien plus qu’un geste responsable et un contrôle de son alimentation. C’est aussi un vrai plaisir pour toute la famille qui peut, ainsi, mieux appréhender les cycles des saisons, en apprécier la diversité et leurs qualités propres, redécouvrir et comprendre comment poussent les fruits, les légumes et les céréales. Les enfants dès leur bas âge vont découvrir les spécifiés du sol, les semences, avoir conscience de l’intérêt de la protection de notre biodiversité.
Il y a également un réel plaisir à déguster un plat savoureux de légumes Bio qu’on a produits soi-même. Ils ont meilleur goût et sont plus sains que les aliments industrialisés qui, eux, contiennent souvent des pesticides. En vous orientant vers l’auto-alimentation, vous allez améliorer votre qualité de vie et, moins stressé, votre tension artérielle et votre taux de cholestérol baisseront probablement.
Faire des économies
Le panier de la ménagère n’a pas augmenté en France, bien au contraire, il s’amenuise. Cependant, les légumes et autres produits frais représentent une part non négligeable du budget de la ménagère. Or, contrairement à la tendance générale des prix de l’alimentation, ceux des produits frais ne cessent de grimper. Il devient difficile d’avoir recours à tous les ingrédients que l’on souhaite intégrer dans nos petits plats. Cultiver soi-même ses légumes peut permettre de réduire le budget consacré à l’alimentation. Moins besoin également de se rendre dans les magasins, donc moindre frais de déplacement.
Les solutions pour parvenir à une auto-alimentation
Pour développer une auto-suffisance alimentaire saine, il faut bien évidemment une surface sur laquelle cultiver, si possible, de manière écologique. Vous serez ainsi en mesure de produire des aliments Bio qui finiront dans votre assiette. Dès la construction de la maison, il est important d’intégrer un espace pour le potager. Une rénovation est toujours possible pour aménager un potager, même avec très peu de terrain.
La serre solaire ou bioclimatique
C’est une méthode idéale pour cultiver, sans chauffer, ses légumes, fleurs et plantes toute l’année. La serre solaire consiste à créer des conditions climatiques favorables pour la bonne croissance des plantes sans avoir recours à un dispositif pour chauffer les plantes en permanence. Avec une serre solaire passive, la chaleur, qui provient de l’énergie solaire, est stockée et restituée la nuit, ce qui est bien différent des serres chauffées et éclairées en toutes saisons.
La serre bioclimatique offre un grand nombre d’avantages :
- Allongement de la période de production des plantes;
- Possibilité de cultiver les légumes en hiver ;
- Culture saine et respect de l’environnement ;
- Les légumes et les fruits sont à l’abri du gel
C’est une méthode de culture qui s’adapte aux conditions climatiques et environnementales de nombreuses régions. Privilégiez le bois pour sa structure et le polycarbonate pour les parties transparentes. Si vous ne pouvez la construire vous-même, faites appel à une entreprise de construction de serre bioclimatique.
Pour voir à quoi ressemble une serre bioclimatique, visionnez cette vidéo :
Le potager agro-écologique ou en permaculture
Mieux se nourrir, c’est retourner à la terre pour cultiver ses propres plantes tout en respectant la nature. C’est produire via une agriculture saine, sans utilisation de produits phytosanitaires. Voici trois techniques de culture pour tendre vers une auto-alimentation.
L’agro-écologie
Ce mouvement prône le retour à une alimentation saine, elle est orientée vers le bien-être. Il s’agit de pratiquer une activité agricole en cultivant ses propres aliments dans un potager tout en étant en communion avec la nature. Faire participer toute la famille sera alors une expérience unique pour chacun. Le but est de développer une sensibilité au respect de la nature et du sol en n’utilisant que des fertilisants écologiques, tels que du compost produit avec les déchets de cuisine, d’herbes sèches et de fumier. Le résultat est étonnant : les fruits et légumes croissent à leur rythme naturel et ont une saveur inégalée.
Pour plus d’informations sur l’agro-écologie : wikipedia
Permaculture
Le concept de base pourrait être : faire plus avec moins. Il s’applique à la vie en général, donc à la production alimentaire entre autres. Pour cet objectif particulier, il n’est pas envisagé la transformation profonde de l’environnement mais l’intégration de culture dans le milieu naturel originel.
La dispersion naturelle des plantes, leur cohabitation, le respect de leur rythme naturel, l’adaptation naturelle des plantes à leur biotope permettent de bons rendements avec assez peu d’intervention humaine, donc peu de travail et pas d’intrants chimiques. La diversité des plantes, leur mélange, leur permet de bien s’auto-protéger des parasites.
Pour plus d’informations sur la permaculture : wikipedia
On peut appliquer ces deux solutions à un habitat groupé ou Eco-quartier
L’aquaponie
C’est une combinaison de l’aquaculture (élevage des ressources naturelles d’origine animales comme les crustacés, les mollusques, les poissons) et de l’hydroponie (culture d’origine végétale hors-sol). Il s’agit d’un circuit d’eau douce fermé. Il permet la culture de plantes, telles que de la salade, et l’élevage d’animaux aquatiques tels que des poissons ou des crevettes. Dans un tel système de culture, les bactéries décomposent les excrétions des animaux en nutriments qui sont ensuite utilisés par les plantes.
Cette vidéo explique le principe de l’aquaponie :
Le jardin sur balcon ou dans le salon
Vous êtes dans un appartement sans possibilité d’avoir accès à un terrain pour aménager un potager ? Sachez que malgré ce handicap, il est toujours possible de cultiver ses propres aliments. Voici comment s’y prendre :
Le carré de balcon
Il s’agit de caissons en bois, écologiques, remplis de terre, dont vous divisez chaque espace de culture en carrés allant de 30 cm à 120 cm. Pour une meilleure visualisation des carrés, il suffit de délimiter avec des fils ou des tiges de bambou. Dans chaque carré, vous êtes libre de cultiver une variété de légumes. Les caissons sur pied doivent être disposés soit au balcon si vous en jouissez d’un, ou dans une partie de l’appartement. Vous n’aurez à consacrer que quelques minutes par jour et la taille des caissons dépendra de l’espace disponible pour votre potager.
Le potager hydroponique
Cette technique de culture hors sol consiste à faire pousser les plantes dans un environnement dénué de substrat (terre, argile…). On utilise plutôt des substrats neutres comme le sable ou les billes d’argile associés aux sels minéraux et aux nutriments pour irriguer les plantes.
On peut installer l’ensemble du dispositif d’un potager hydroponique sur le balcon ou dans un coin de la maison. Même en absence de terre, les légumes comme les haricots et autres produits frais tels que des tomates se développent merveilleusement. Vous assurez ainsi un apport autonome en légume, certes limité, mais c’est un début.
Les kits mini-potager
Si vous n’avez pas d’espace disponible pour un jardin ou pas du tout la tête à créer un potager sur le balcon, alors pourquoi ne pas vous tourner vers un kit mini-potager ? Ce sont des carrés de potager prêts à l’emploi qui disposent déjà d’un substrat et des plantes. On y trouve des légumes et toutes sortes de produits frais le tout avec une touche de design assez tendance. Vous pouvez les installer sur la terrasse, au balcon ou dans une partie de l’appartement.
Un retour à l’authenticité
L’alimentation est devenue bien plus un enjeu économique pour les industriels qu’un souci de bien-être pour les consommateurs. L’industrie alimentaire en France représente plus de 170 milliards d’euros et dans le souci de répondre à la demande, elle utilise de plus en plus les pesticides qui contaminent non seulement les plantes, mais aussi les ressources hydrauliques ainsi que nous-mêmes
Pourquoi y a-t-il autant d’obésité de nos jours ? Qu’est-ce qui a réellement changé dans notre mode de vie ? L’alimentation bien sûr, dont une grande quantité provient des industries alimentaires. Devant l’agressivité des industriels à imposer un mode de vie et un choix alimentaire, il est important de retourner à la nature en créant son propre potager quel que soit son lieu de résidence.
Ainsi, vous allez éviter de participer à la pollution de l’environnement, contrôler les aliments qui s’invitent à votre table, veiller à votre bien-être et vous prémunir contre les nombreuses maladies liées à une mauvaise alimentation, riche en graisses ou comportant des pesticides et autres intrants phytosanitaires.
En savoir +
Associations :
Colibris, le mouvement citoyen
AEI – Association internationale pour une agriculture Écologiquement Intensive
Bons Plans :
La Ruche qui dit oui : achat groupé des meilleurs produits aux agriculteurs et aux artisans de proximité.
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