Faire le choix d’une sobriété énergétique suffit-il à rendre votre habitat confortable ?

Pour réduire ses consommations, travailler sur la sobriété énergétique semble une évidence. Mais cela suffit-il à faire de votre habitat, un logement performant, résilient et confortable ? Pas sûr ! On vous explique pourquoi…



Quand l’état a lancé un plan de sobriété énergétique en 2022, suite aux conséquences de la guerre en Ukraine, de nombreux acteurs se sont lancés dans la brèche pour proposer leurs services et vous promettent monts et merveilles quant à la réduction de vos factures énergétiques. Certains de ces acteurs vous expliquent ainsi, souvent avec insolence vis à vis des professionnels du bâtiment, que la rénovation énergétique du bâtiment ne sert à rien, puisqu’ils vont vous faire gagner autant, voire plus, sans aucun travaux. Qu’en est-il réellement ? Faut-il se méfier de ces promesses ? Quelques explications s’imposent !

Qu’est-ce que la sobriété énergétique ?

La sobriété énergétique est une démarche qui met l’accent sur l’utilisation efficace et écologique des ressources énergétiques. Cette sobriété se concentre sur la réduction de la consommation d’énergie et l’utilisation rationnelle et durable des ressources.

Basée sur le principe que l’utilisation des ressources énergétiques est limitée, elle doit être faite pour une recherche de l’efficacité maximale notamment sur les consommations d’énergie, pour les réduire autant que possible. Cela peut se faire soit en limitant, par un travail direct, les postes de consommation d’énergie, soit en utilisant des technologies et des pratiques qui permettent d’utiliser plus efficacement ces sources d’énergie.

On peut notamment impacter sur plusieurs leviers :

  • changer ses ampoules pour des led
  • programmer ses horaires de chauffages et d’électroménager de façon pertinente
  • diminuer les températures de chauffe (chauffage, eau chaude)
  • jouer avec les apports ou le manque de soleil pour faire entrer les calories
  • calorifuger les tuyauteries et le chauffe-eau pour diminuer les pertes de chaleur
  • choisir des équipements moins énergivores (électroménager, chauffage, chauffe-eau)
  • et adapter sa façon de s’habiller, des pieds à la tête, aux températures intérieures

Quelques autres exemples ici d’astuces pour améliorer votre confort thermique sans travaux.

Par ailleurs, la sobriété énergétique peut également s’appliquer à l’utilisation des biens de consommation et à la gestion des déchets. On focalisera alors sa démarche sur l’amélioration de la gestion des déchets, la réutilisation des matériaux, et le recyclage. Ces mesures permettent de réduire la quantité de ressources naturelles utilisées et de diminuer la quantité de déchets générés.

Le Slowheat comme solution radicale de sobriété

A l’origine, c’est un projet de recherche d’un collectif belge qui propose des solutions alternatives pour chauffer les logements, en réduisant la consommation d’énergie. Ainsi, ces professionnels (énergéticiens, architectes) préconisent une méthode radicale en termes de solutions comportementales. L’objectif visé est de réduire drastiquement la température intérieure (entre 12 et 15°), en proposant de chauffer le corps et non les logements, à travers des solutions telles que des bouillottes, des plaids chauffants, des bracelets chauffants, des mini-chauffages radiants, etc. Cette démarche va effectivement avoir un impact sur les consommations, mais au détriment du confort, comme nous allons le voir maintenant…

Allez-vous réduire vos consommations d’énergie avec ces astuces ?

Probablement que oui, mais pas dans tous les cas.

La sobriété subie

9 millions de personnes en France vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté et subissent les effets des hausses des prix de l’énergie et de consommation courante. De fait, cette population pratique déjà, pour la plupart, des mesures de sobriétés. Peu de chauffage, habillés chaudement et limitant toute consommation et déplacements inutiles, quand on survit, on sait comment faire des économies (tout court) !

Pour le reste, certains découvrent qu’ils ont longtemps vécu dans l’abondance de l’énergie à bas coût, sans véritablement se préoccuper de leurs consommations d’énergie. D’autres sont encore plus dans le déni, car ces hausses de prix impactent finalement assez peu leur niveau de revenu, sauf peut être à rogner sur leurs vacances à Courchevel !

Enfin, une autre frange de la population, encore rare, a choisi le chemin de la résilience, en mettant en place une stratégie d’efficacité voire d’autonomie énergétique. Nous verrons plus loin, que ce choix sera certainement le plus pertinent pour les années à venir !

 

A noter : jusqu’au milieu du 20ème siècle, la majorité des maisons n’avaient pas de chauffage centrale. On chauffait pièce par pièce avec une cheminée pour les maisons de ville. Sinon, en campagne, une grande cheminée alimentait une grande pièce centrale pour le chauffage et les fourneaux, cette pièce servant de cuisine, salle à manger, chambre et “salle de bains” (évier); les toilettes étant à l’extérieur. En outre, ces fermes possédaient toutes un grenier, dans lequel on stockait paille et autres grains pour l’hiver, un isolant naturel efficace pour les pièces en dessous. Enfin, ces fermes étaient orientées plein sud, pour capter les rayons du soleil, sur de petites ouvertures (fenêtres et porte 2 vantaux pour l’entrée) pour limiter les déperditions.

L’impact de ces mesures de sobriété extrême

Appliquer ces mesures de sobriété à l’extrême demande un temps d’adaptation, en baissant progressivement la température intérieure, en s’habillant chaudement, les jambes, les pieds et le buste. Pour les mains et la tête, zones les plus sensibles pour les pertes de calories, si vous n’avez pas peur du ridicule, moufles et bonnet sont conseillés ! Sinon il faudra se remuer régulièrement ou utiliser des modes de chauffage localisés à votre emplacement préféré (fauteuil, lit, …).

Cela se révèle à l’usage très contraignant, et même parfois contre-productif, en générant d’autres problèmes.

1/ sur le confort thermique général (sans isoler)

Il est important de comprendre que le niveau du ressenti de confort va être déterminant pour votre bien être.

Ce ressenti se détermine par un juste équilibre entre la température ressentie, le taux d’humidité relative de l’air, les mouvements d’air intérieur, le tout en interaction avec votre corps. Plus de détails dans ce dossier très complet sur le confort thermique. Si votre maison est trop froide vous allez augmenter votre taux d’humidité dans l’air et donc diminuer votre confort thermique. Et ce juste équilibre doit s’établir au plus à 19° pour la température et à un taux d’humidité relative de 40 à 55% en hiver.

A l’inverse, en été, vous subirez les hausses de chaleur par des températures élevées et un taux d’humidité faible avec peu de marge de manoeuvre pour éviter ces désagréments. Alors qu’une isolation parfaitement maîtrisée et adaptée en fonction des matériaux du bâti – de préférence avec des matériaux biosourcés – vous permettrait de limiter l’usage de chauffage l’hiver et de climatisation l’été.

2/ sur la santé des occupants (sans ventilation mécanique)

Les solutions proposées par les adeptes du slowheat ont pour objectif de limiter les apports de calories à l’individu. Or pour les plus âgés, notamment ceux qui ont vécus les trentes glorieuses, et donc toute leur vie dans un confort entre 20 et 25°, leur métabolisme s’est habitué à cet environnement. Se retrouver dans des températures intérieures inférieures à 15° peut donc impacter sur leur santé, en jouant sur leur immunité, les rendant plus vulnérables aux bactéries et virus.

Eviter l’usage d’une ventilation mécanique est une des recommandations préconisées par certains. Cela consomme, et serait, soit disant pas assez efficace. Or, renouveler l’air, qui plus est, dans une maison assez peu chauffée, est une priorité absolue. Pourquoi ?

  • pour réduire l’excès de vapeur d’eau générée par les occupants et les parois (anciennes)
  • pour évacuer les polluants de l’air intérieur générés par les meubles, revêtements, produits ménagers, …

 

A savoir : l’excès d’humidité dans l’air génère le développement de moisissures et champignons qui sont allergènes. Dans certains cas, cave chaude et humide par exemple, c’est le mérule qui peut ravager la maison en se développant dans les parois ou cages d’escalier, causant des dégâts parfois irréversibles. On retrouve le cas un peu partout dans des logements mal chauffés, comme ici dans ces passoires thermiques dans le Nord.
[Edit 07-2023] A voir cette vidéo, réalisée lors d’un événement Slowheat, qui confirme la problématique de développement de moisissure lorsque la température est basse (dans bâtiment pas ventilé)

 

La stratégie proposée est d’avoir recours à une ventilation naturelle, en ouvrant les fenêtres 2 à 3 fois par jour, de 5 à 10 minutes pour bien renouveler l’air intérieur. Ainsi, l’idéal est de garder un taux d’humidité inférieur à 55% pour une température ambiante à 15/16°

Il faudra donc être présent en permanence, penser à ouvrir plusieurs fenêtres pour que le courant d’air se génère, et apprécier faire entre l’humidité et le froid dans le logement. Sachant, qu’il faut le faire pour toutes les pièces, le recours à une ventilation mécanique semble bien plus pertinent, sans contrainte. Surtout que la majorité des équipements proposés aujourd’hui sont très efficaces pour gérer les taux d’humidité de l’air, tout en consommant assez peu d’énergie, avec un faible entretien.

L’autre solution proposée par ces adeptes de la sobriété, est de baisser les températures de chauffe des chaudières et chauffe-eau. Si, d’un point de vue économique, on est sûr d’y gagner, au niveau sanitaire, il faudra s’assurer de ne pas développer de légionellose dans l’eau chauffée. En effet, en dessous de 50° les risques de contagion par la Legionella sont démultipliés.

3/ sur les équipements (sans isoler)

Malgré tout, si votre maison est équipée d’une chaudière, ou éventuellement d’une pompe à chaleur, peu chauffer sa maison, peut avoir un impact sur les équipements.

Dans le cas des chaudières, les installateurs dimensionnent l’équipement pour chauffer à une température moyenne (19/20°) et répondre aux quelques pics de froid qui peuvent avoir lieu dans l’hiver. Mais le reste du temps, la chaudière va tourner à 50% de son régime, générant des usures prématurées ou de mauvais rendements. Ce qui risque donc d’être contre productif si vous chauffez trop peu.

Une étude réalisée en 2022 montre que l’installation d’une pompe à chaleur dans des logements mal isolés est susceptible de conduire à des désordres graves (pdf), générant pannes et surconsommations.

La solution proposée par les adeptes du slowheat est donc de couper tout chauffage central pour le remplacer par des équipements ciblés. Cela nous renvoie aux autres problèmes générés par la faible température !

On peut aussi s’interroger sur les répercussions sur les autres équipements électroniques (TV, PC, box, …). Avec un taux d’humidité difficilement contrôlable à basse température, ces équipements risquent de provoquer l’oxydation des composants ou pire encore des courts circuits.

A l’inverse, l’été, comme la sobriété n’a pas vraiment résolu le problème du confort, on sait que les réfrigérateurs sont sensibles à la chaleur, et risquent donc de tomber prématurément en panne !

4 / sur la préservation du bâti (ancien)

S’il y a bien un type de bâtiment sur lequel il faut être vigilant, c’est celui constitué de murs en pierre naturelle ou en terre crue (pisé, torchis, bauge). Leur particularité est de réguler l’humidité de l’air. Oui, mais à un niveau de température minimum. Si les parois froides d’une salle de bains ou d’une cuisine sont confrontées à la vapeur d’eau générée, des points de rosée peuvent se constituer et provoquer des traces d’humidité. Ces zones étant particulièrement appréciées par les moisissures et champignons.

Ne pas chauffer va donc détériorer le bâti, parfois sur des zones cachées (sous-rampant, plancher, tapisseries, …).

5 / sur la valorisation du bien (non rénové thermiquement)

C’est certainement le point le plus important. Même si on peut le contester, la qualité d’un bien est estimée via un diagnostic énergétique par une étiquette classée de A à G. Depuis 2022, la méthode de calcul n’est plus faite principalement à partir des factures d’énergie, mais à partir de la qualité technique du bâti (méthode 3CL). Cela veut dire que si vous ne faites pas les travaux nécessaires pour améliorer les qualités thermiques de votre logement, la valeur verte de votre habitat va y perdre et le résultat du DPE (Diagnostic de performance énergétique obligatoire pour la mise en vente) sera un argument de négociation de prix.

Donc à quoi bon se priver d’une rénovation énergétique, lorsqu’on peut bénéficier des aides pour le faire.

Faut-il avoir une stratégie de sobriété à l’usage ou à l’usager ?

Parmi les arguments proposés par ces vendeurs de sobriété extrême, on trouve celui de l’intérêt de travailler sur l’usager plutôt que sur l’usage ou même le bâti. Une vision humaniste qui nous mettrait tous la larme à l’oeil tant elle pourrait sembler philanthropique !

On nous explique ainsi qu’il serait préférable de calculer l’efficacité au kw par habitant. Vision très étriquée de l’efficacité énergétique : pourquoi ?

Un habitat n’a pas vocation à avoir un seul usage, contrairement à un bâtiment tertiaire ou un local de stockage. D’une pièce à l’autre, les activités sont très différentes : de la cuisine au salon, de la salle de bains à la chambre, de la buanderie au garage, les besoins sont extrêmement variés, les températures variables, sans parler de l’humidité relative. Cela voudrait dire qu’en fonction de chaque pièce, on doit adapter sa tenue vestimentaire, son mode de chauffage (en hiver) ou de rafraîchissement (en été), sans se préoccuper ni de l’environnement du bâti, ni des apports solaires, des infiltrations d’air, …

En outre, un habitat n’a pas vocation à rester ad vitam aeternam dans les mains des mêmes propriétaires. La stratégie que vous mettrez en place pour l’occupation de votre logement est adaptée à votre mode de vie, à la qualité des efforts que vous en êtes en capacité d’atteindre. Il faut donc à la fois que vos co-occupants acceptent ce choix, mais surtout que les futurs propriétaires les adoptent aussi ! Sinon, cela passera automatiquement par la case négociation de prix !

Dès lors que l’usage d’un bâtiment (comme un habitat) est multiple, la meilleure solution est d’uniformiser les performances énergétiques (isolation), d’adapter le chauffage en fonction de ces caractéristiques et surtout de mettre en place un système de ventilation efficace (pour gérer l’humidité et évacuer les polluants, dont le radon).

Et au lieu de se concentrer sur l’efficacité au kw par habitant, on va plutôt s’intéresser à la surface habitable (donc chauffable) en concentrant nos efforts au m2 par habitant, pour diminuer son impact. C’est d’autant plus facile quand on construit, cela demande un peu plus de réflexion sur de l’immobilier ancien. L’important est d’avoir un habitat dont les dimensions sont adaptées à son usage quotidien (et non ponctuel), pour limiter les besoins en énergie, en maintenance des équipements et entretien.

En focalisant sa stratégie à l’usage et non à l’usager, on va pouvoir faire le lien habitat/habitant et ainsi préserver à la fois le bâti et la santé des occupants.

La sobriété énergétique est-elle rentable ?

On est là dans toute la problématique liée à la sobriété énergétique. Car les consommations d’énergie ne sont pas liées seulement au chauffage mais aussi au rafraîchissement d’un bâtiment.

Donc, le challenge n’est pas seulement celui de la consommation de chauffage (quoique, les phénomènes de vagues de froid sont plus courants) mais celui aussi de refroidir un logement.

Or, on peut nous vendre tout ce qu’on veut en matière de sobriété énergétique, il n’y a rien de mieux que d’isoler, et surtout avec des matériaux biosourcés, pour résoudre (entre autres) ce problème de consommation d’énergie !

Enfin, toutes les constatations faites pour gagner en sobriété sont réalisées sur un prix d’énergie stable. L’histoire (récente) et la tendance à l’épuisement des ressources nous montrent, qu’il est peu probable que le prix de l’énergie ne continue pas d’augmenter, même avec une stratégie d’énergie nucléaire* !

Dès lors qu’il n’est pas possible de faire les travaux nécessaires à un meilleur confort thermique et à la préservation du bâtiment, faire appel à un coach en sobriété (slowheat, designer énergétique, …) est la solution ultime pour, tout au mieux réduire, vos consommations d’énergie. Si vous êtes prêts à faire les efforts nécessaires pour atteindre ces résultats, votre investissement sera rentable … mais seulement à court terme.

Toutefois, quand les conditions l’exigent (bâtiment ancien, éligibilité aux aides à la rénovation, environnement humide l’hiver ou très sec l’été), nous vous recommandons vivement de travailler sur l’amélioration globale du confort thermique de votre bâtiment. Vous serez gagnant financièrement sur le long terme, vous préserverez votre santé et le bâti. En outre, c’est une solution incontournable pour valoriser votre bien.

En faisant appel à des professionnels ayant une vision holistique du bâti (surtout s’il est ancien), vous bénéficierez de conseils qui vous permettront de limiter les travaux pour atteindre des performances idéales, sans détruire la qualité esthétique et patrimoniale de votre bien.

Crédits photoss-wloczyk2Anita S.Jill Wellington, tookapic, nguyen manh et  Ty Swartz de Pixabay

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Pascal Faucompré
Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it

4 réflexions sur “Faire le choix d’une sobriété énergétique suffit-il à rendre votre habitat confortable ?

  1. Réponse à la question dans le titre : Oui, faire le choix d’une sobriété énergétique m’a permis de rendre ma vie plus confortable.
    Je vis dans une maison isolée moyennement, sans ventilation (je contrôle la qualité de l’air avant de savoir pourquoi j’aurais besoin d’une ventilation). Je n’ai eu aucun problème d’humidité jusqu’a ce que… j’allume le chauffage ! (un peu de condensation sur les fenêtre le matin en me levant, vite corrigé par une aération naturelle rapide)
    Je vis entre 11° (dans la chambre) et 14°/15° dans le reste des pièces. Je ne suis pas malade et je n’ai pas eu besoin d’un oeil d’expert pour comprendre qu’il faut s’habiller correctement : ce sont les jambes qu’il faut isoler en premier. Le froid aux extrémités est corrigible par l’isolation GLOBALE du corps et non des extrémités seules.
    Enfin, je ne comprends pas en quoi porter un bonnet est ridicule.
    Et enfin (bis), je ne vois pas pourquoi ce serait des solutions court-thermistes et contre-productives. (sauf peut etre pour les vendeurs de solutions techniques à tout prix…)

    • @amélia,
      Merci pour votre témoignage, qui malheureusement est l’exception qui confirme la règle.
      Vous dites être dans une maison moyennement isolée : situation géographie, environnement du bien, quel type d’isolation, quel type de paroi ?
      Vous dites : « je contrôle la qualité de l’air avant de savoir pourquoi j’aurais besoin d’une ventilation » => par quel moyen vous contrôlez le taux de CO2, d’humidité relative, de COV, de radon ?
      Je n’ai eu aucun problème d’humidité : vous vivez seule ? toute la journée dans votre maison ? cuisinez beaucoup ? vous lavez tous les jours ?
      Aucun problème d’humidité jusqu’a ce que… j’allume le chauffage : normal, quand les parois sont froides cela créé de la condensation ! C’est donc, qu’il y a un problème d’évacuation de l’humidité (pas de ventilation !)
      « Je vis entre 11° (dans la chambre) et 14°/15° dans le reste des pièces. Je ne suis pas malade » : très bien pour vous. Ce ne serait pas le cas de la majorité des gens.
      Il faut s’habiller correctement : ce sont les jambes qu’il faut isoler en premier : à 11°, c’est normal !! Mais contrairement à ce que vous dites, ce sont les extrémités les plus sensibles en premier. C’est scientifiquement expliqué ici. En outre, quelques éléments à connaître sur la régulation de la température humaine.
      « je ne comprends pas en quoi porter un bonnet est ridicule » : le porter, en soi, n’est pas ridicule. Vous faites ce que vous voulez chez vous. Par contre, ce qui est ridicule, c’est d’habiter une maison et devoir porter un bonnet chez soi. Il a des gens qui travaillent toute la journée dehors et doivent porter un bonnet, je me promène régulièrement dehors avec un bonnet, on a tous envie d’une chose quand on arrive chez soi : le retirer !!
      Isoler une maison n’est pas une « solution technique à tout prix », c’est surtout pouvoir vivre agréablement chez soi (17/19°) sans avoir à dépenser beaucoup d’énergie pour se chauffer.
      Donc, si vous trouvez confortable de vivre « entre 11° (dans la chambre) et 14°/15° dans le reste des pièces », tant mieux pour vous, mais ce n’est malheureusement pas le cas de la majorité de la population.
      Ou alors, va falloir m’expliquer pourquoi les français ne veulent pas travailler plus longtemps avant leur retraite, mais vivre à 11° chez eux !?
      En outre, quand on a connu vivre dans le froid dans sa jeunesse (les + anciens me comprendront) et ensuite à des températures confortables, le reste de sa vie, avec l’âge il devient plus compliqué de supporter le froid.
      Enfin, nous allons vivre des périodes de froid et chaleur extrêmes dans les années à venir, donc ne pas anticiper ces risques en isolant sa maison, est bien une vision court termiste !
      Rappelez-vous les étés caniculaires (dont 2003, avec près de 15 000 morts supplémentaires) ou les hivers très froids (quand les canalisations gèlent) sans électricité plusieurs jours.

  2. Bonjour
    Votre article ne me semble pas bien reprendre l’objectif et la démarche du projet Slowheat, très bien expliqué dans d’autres vidéos de la SlowWeek, et de ce fait en fait une présentation caricaturale.
    L’objet de leur recherche est d’assurer le confort des participants au projet en réinterrogeant les manières de se chauffer avec comme postulat premier que c’est une démarche individuelle sans aucune contrainte quant à la température maximale à ne pas dépasser. Les résultats de leur projet montrent ainsi que le panel de participants avait des pratiques et des objectifs diverses, et des consignes de températures à l’avenant allant de moins de 15°C pour les plus radicaux à 18-19°C.
    Des participants à ce projet ont par ailleurs fait des travaux d’amélioration de l’enveloppe thermique de leur bâti afin de gagner en confort.
    Il me semble donc caricatural d’opposer sobriété et efficacité comme vous le faites ici et un peu plus de nuances auraient été nécessaires. Selon moi, la sobriété telle qu’expérimentée par Slowheat doit se coupler à terme à des travaux d’isolation et ventilation (et inversement). Car, en réinterrogeant la notion de confort et en apportant des solutions pour l’été et l’hiver, elles sont une solution pérenne plutôt lowtech et une alternative à l’installation massive et indistincte de pompes à chaleur qui se présente.

    • Bonjour Mathieu,

      Merci pour votre commentaire.
      Il me semble que vous n’avez pas bien compris l’article et que vous nous connaissez assez mal pour juger de celui-ci.
      D’une part, il ne vise pas seulement le projet Slowheat, mais d’autres mouvements qui déconseillent, notamment, de travailler sur l’enveloppe du bâti.
      Ensuite, si vous relisez notre conclusion, nous n’excluons pas cette démarche, mais elle nous semble être la solution ultime quand il n’est pas possible de travailler sur le confort thermique.
      Concernant cette notion de confort thermique, je pense là aussi que nous ne parlons pas de la même chose. Nous vous invitons à lire ce dossier, dont le dernier article est consacré à … la sobriété !
      Enfin, sur la pompe à chaleur, nous avons aussi un avis assez détaillé sur le sujet.
      Donc oui à une stratégie de sobriété, mais uniquement quand les autres solutions (au niveau financier comme technique) ne sont pas possibles !

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