Narayan Acharya est un architecte qui construit des bâtiments écologiques au Népal par le biais de sa startup nommée Sustainable Future. Son entreprise a déjà construit plus de 50 bâtiments.
« Nous utilisons la technologie de la terre battue pour construire les bâtiments. Ces techniques étaient utilisées par nos ancêtres pour construire leurs maisons », explique Acharya. « Nous avons simplement reproduits les techniques qu’ils utilisaient pour obtenir un meilleur résultat, adapté aux besoins modernes ».
Sustainable Future trouve l’argile, la pierre et la terre nécessaires à la construction uniquement sur le site. Ces bâtiments sont construits avec 20 à 30 % d’argile, de sable, de terre, d’éclats de pierre et 4 à 5 % de ciment, sans utiliser de machines. M. Acharya affirme que le fait d’éviter l’utilisation de machines sert deux objectifs : pas de pollution et des opportunités d’emploi pour les travailleurs.
Toutefois, ils ont dû mélanger le ciment dans leur construction, comme le stipule le code du bâtiment du Népal. Mais ils suivent principalement le code de construction de la Nouvelle-Zélande pour la simple raison que très peu d’éléments concernant ce type de construction sont mentionnés dans le code ici.
Les murs ont une épaisseur de 40 à 45 cm. Et les bâtiments ne font pas plus de deux étages. Il s’agit principalement de maison qui maintiennent la chaleur, contrôlent l’humidité, et offrent un air sain à l’intérieur de la maison.
Acharya affirme : « Nous avons progressivement constaté que la maison était fraîche en été et chaude en hiver. Il y avait une grande différence de température entre l’intérieur et l’extérieur de la maison ».
En 2001, il s’est rendu au Royaume-Uni et a suivi un cours sur la permaculture et les bâtiments écologiques. Il affirme : « J’ai appris à connaître la technologie de la terre battue pendant mes études là-bas ». Une fois au pays, Acharya s’est associé à un ingénieur pour créer une entreprise visant à promouvoir cette technologie.
Leur objectif est de promouvoir un mode de vie sain, de fournir des emplois et de soutenir l’environnement. Acharya ajoute : « Nous pensons que toutes les entreprises devraient se conformer à ces concepts ».
Ils avaient déjà créé environ cinq structures modèles en terre battue avant que le tremblement de terre de 2015 ne frappe le Népal. La catastrophe naturelle a fait office de test pour eux, leurs bâtiments ont très bien résisté à ce test.
Et Acharya d’ajouter avec le sourire : « Tous les bâtiments étaient sûrs et ne présentaient aucune fissure. Et, cela a ajouté beaucoup à notre activité ».
Cependant, il se trouve parfois dans la difficulté de trouver des ouvriers. L’architecte pense que cela vient du fait que tous les ouvriers ne peuvent pas offrir la qualité et tous n’ont pas la patience nécessaire pour construire un bâtiment en utilisant la technologie de la terre battue.
De plus, ce n’est pas le seul défi auquel Sustainable Future a été confronté. D’autres obstacles sont le manque de sensibilisation aux bâtiments « verts » et à leur importance auprès du grand public. Selon M. Acharya, le code du bâtiment du pays doit également être modifié pour créer un environnement favorable à son entreprise.
Surmontant peu à peu ces difficultés, Sustainable Future a mené à bien trois à quatre projets par an. L’architecte et son équipe ont pour objectif de promouvoir cette technologie de logement auprès d’une population plus large et de la transmettre à la jeune génération.
Il souhaite que de plus en plus de gens construisent ce type de maisons écologiques pour un mode de vie et un environnement durables. De même, il veut que les jeunes générations connaissent, apprennent et suivent cette technologie.
Vous pouvez regarder cette courte vidéo montrant les travaux :
Crédit Photos : © naturalbuildingblog
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Reportage intéressant, effectivement en nouvelle Zelande un entrepreneur utilise cette technique pour construire des maisons. En France il n’a pas été démontré que l’ajout de ciment avait une vertue structurelle. Elle permet d’utiliser des terre impropres a la construction avec des technique identique au béton, ce qui n’est pas dans une logique de frugalité. A l’exception de terre ne contenant pas d’argile, l’ajout de ciment semble plutôt fragiliser les liaisons argiles par déshydratation profonde. Le étude du polytechnico de Milan indique dans certains test qu’il faut ajouter plus de 20 % de liant hydraulique pour obtenir une résistance équivalente à… juste l’argile. Le problème est que l’ajout de matière dans un mur de 50 cm d’épaisseur est vite astronomique et demande une énergie de malaxage très conséquente Par ailleurs les bâtiment en terre cru sans adjuvent en zone sismique ont parfois 200 ans ou plus! A méditer. Parfois on affaiblit à vouloir consolider, ce n’est pas intuitif dans le cas de ce matériaux au combien multiple qu’est la terre.