Les composites à base de mycélium révolutionnent les matériaux durables

Des scientifiques ont créé une substance innovante et respectueuse de l’environnement connue sous le nom de « composites à base de mycélium (CBM) ». Ces CBM sont de plus en plus reconnus pour leurs qualités distinctives, ce qui en fait une option de plus en plus privilégiée dans différents secteurs, en particulier dans les applications privilégiant la durabilité et un impact environnemental minimal.

La biodégradabilité des CBM est une de ses qualités uniques. Contrairement à de nombreux matériaux synthétiques, les CBM ont la capacité de se décomposer en substances naturelles et sûres à la fin de leur cycle de vie, ce qui réduit considérablement les déchets et l’impact environnemental.

Étant donné que le mycélium, la structure des racines fongiques, peut se développer sur une variété de déchets organiques, ces composites sont fabriqués à partir de ressources renouvelables. Cette méthode non seulement recycle les déchets, mais garantit également que les CBM sont produits de manière respectueuse de l’environnement en utilisant moins d’énergie que les plastiques et matériaux synthétiques conventionnels.

Des caractéristiques techniques hors du commun

La densité et la résistance peuvent être modifiées pour répondre aux besoins d’une variété d’applications, telles que des matériaux de construction plus résistants et des emballages légers. Un avantage important est sa polyvalence, qui permet une multitude d’applications dans divers contextes.

De plus, les CBM possèdent par nature des qualités d’isolation acoustique et thermique exceptionnelles, ce qui en fait un choix souhaitable pour les panneaux isolants dans le secteur du bâtiment. En outre, ces composites peuvent devenir résistants au feu grâce à des traitements et conditions de croissance spécifiques, améliorant ainsi le profil de sécurité et augmentant leur utilisation dans des situations où la résistance au feu est essentielle.

La capacité des CBM à résister au feu constitue une preuve supplémentaire de leur utilité, alliant durabilité environnementale et sécurité. Une telle combinaison étant rare dans les sciences des matériaux, cette caractéristique des composites est particulièrement remarquable.

L’aboutissement d’une recherche collaborative en Thaïlande

Nattawut BOONYUEN -Biotec Thaïlande

Nattawut BOONYUEN -Biotec Thaïlande

Cette étude révolutionnaire représente une avancée majeure dans les sciences des matériaux durables et est dirigée par le Dr Nattawut Boonyuen, mycologue du Centre national de génie génétique et de biotechnologie (BIOTEC) de l’Agence nationale de développement scientifique et technologique (NSTDA) en Thaïlande, et le Dr Pitak Laoratanakul du Centre national de technologie des métaux et des matériaux (MTEC), également au NSTDA dans la Province de Pathum Thani.

Pitak Laoratanakul - MTEC

Pitak Laoratanakul – MTEC

En collaboration avec des chercheurs de l’Institut de technologie du roi Mongkut Ladkrabang (KMITL) et de l’Université de technologie du roi Mongkut à Thonburi (KMUTT), cette étude créative dirigée par le Dr Nattawut Boonyuen a produit un nouveau matériau combinant des restes de marc de café et des mycéliums de pleurotes, qui sont un développement majeur dans les secteurs de l’emballage et de la construction.

Une production naturelle et durable

Ce mélange spécial, enrichi de véritables fibres d’ananas, représente une avancée significative dans la création de matériaux durables. Les propriétés du composite peuvent être modifiées, d’une résistance accrue à une meilleure résistance à l’eau, en faisant varier le pourcentage de fibres d’ananas ajoutées au matériau. Sa polyvalence est démontrée par la large gamme d’applications auxquelles il peut être appliqué et grâce à son adaptabilité.

Les composites à base de mycélium créés à partir de Pleurotus ostreatus, cultivés sur du marc de café usagé (SCG) comme substrat principal, sont enrichis de fibres naturelles d’ananas (NPF). Ces NPF sont mélangés à des SCG dans des proportions variables (de 10 % à 30 %) pour étudier leur efficacité à améliorer les propriétés des MBC.

Cette avancée représente une étape substantielle vers un mode de vie durable plutôt qu’une simple avancée dans le domaine des matériaux respectueux de l’environnement. C’est un excellent exemple du potentiel extraordinaire qui résulte de l’union de l’inventivité scientifique et des éléments naturels. L’utilisation du marc de café et des champignons pourrait être le début d’une révolution environnementale plus vaste à mesure que l’exploration de ces matériaux continue.

L’étude a été publiée dans la revue Mycology (2023) Fabrication de composites à base de mycélium (pleurotes) dérivés de marc de café usé avec renfort en fibres d’ananas. Mycologie – Une revue internationale sur la biologie fongique

Crédit images : Dr Nattawut Boonyuen, Centre national de génie génétique et de biotechnologie (BIOTEC)

(source)

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Pascal Faucompré
Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it

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