Cet ensemble qui comprend une maison, une galerie d’art et une maison d’hôtes a été réalisé par les architectes Claudia Turrent et Axel De La Torre de CLACLÁ Taller de Arquitectura à Ensénada au Mexique.
[De l’architecte] Dos Hijas Gallery est un projet qui rend hommage à l’architecture vernaculaire des zones arides du monde entier, en cherchant à la réinterpréter de manière contemporaine. Centrée sur un seul axe de composition, l’intervention est organisée comme une machine vivante, où les installations deviennent l’épine dorsale d’une colonne vertébrale qui relie la maison, la galerie et la maison d’hôtes par un couloir extérieur surélevé traversant l’ensemble du site. Cette circulation externe permet de profiter du paysage et du climat chaque fois que l’utilisateur se déplace entre les espaces.
Situé dans la belle ville d’Ensénada, en Basse-Californie, ce projet émerge du maquis côtier, un écosystème fragile qui disparaît avec une grande inquiétude dans la région et dont l’importance est sous-évaluée. Pour parvenir à une intégration harmonieuse avec l’environnement naturel, la végétation située dans les emprises des bâtiments a été soigneusement transplantée pour la protéger pendant la construction et la relocaliser dans les zones impactées, générant ainsi une symbiose entre l’architecture et la nature environnante.
La construction a été réalisée à l’aide d’un système traditionnel connu sous le nom de Bauge (COB en anglais). Cette méthode ancestrale combine trois matériaux : la paille, l’argile et le granit pour mouler la structure, imitant le processus de moulage d’un récipient en argile. Chaque centimètre de cette pièce architecturale a nécessité un travail manuel minutieux, mettant en valeur l’intervention minutieuse de ses artisans.
Ce mode de construction ne nécessite aucune structure secondaire. Les murs, posés sur une fondation en pierre, commencent à une épaisseur de 80 cm à leur base, se réduisant progressivement à 50 cm avec une inclinaison délicate et se terminant par une pente extérieure qui protège contre les intempéries. Ils sont couronnés d’une ceinture en béton qui relie l’ensemble de la structure au sommet. Ces éléments sculpturaux émergent comme une éruption de la terre, ressemblant à des formations naturelles sculptées par les éléments : terre, eau et soleil, avec l’aide indispensable des mains habiles des ouvriers aidés par les maîtres d’ouvrage eux-mêmes.
Ce projet architectural se distingue par sa complète indépendance par rapport à l’infrastructure commune d’une ville. Les toits captent l’eau de pluie et la stockent à l’intérieur, l’électricité est générée par des panneaux solaires et un système passif traite, filtre et réutilise toute l’eau du projet en harmonie avec son environnement.
Photos : Yoshihiro Koitani
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