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Biomimétisme : un concept d’habitat inspiré des organismes du désert

La conception de l’Oculus s’inspire de la manière dont les organismes du désert s’adaptent à leur environnement. Ce Pod a été conçu par le cabinet d’architecture londonien Aidia Studio, il offre une vue exceptionnelle du ciel une fois la nuit tombée.

[De l’architecte] La structure atypique s’inspire des caractéristiques spécifiques de l’anatomie d’animaux du désert, qui sont capables de s’ombrager pour réduire leur température interne. Elle rappelle aussi leur capacité à survivre aux températures extrêmes des climats désertiques.

L’adaptabilité est au cœur d’une performance discrétionnaire qui leur permet d’accroître leur activité pendant la nuit, lorsque la chaleur diminue. Ainsi, en concevant un pod habitable pour le désert, les  architectes ont imaginé une forme qui se transforme en différentes configurations en fonction du moment de la journée, du climat et des besoins programmatiques des utilisateurs.

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Une peau adaptative. Pour répondre à toutes les fonctions requises de la cabine, l’Oculus a été doté d’un système d’ombrage polyvalent qui se contracte et se rétracte selon les besoins. Au sommet, le système d’ombrage se replie vers le bas, révélant un dôme acrylique sans cadre qui offre une vue ininterrompue de la voie lactée.

Pendant la journée, la façade se rétracte latéralement, ouvrant l’avant de la nacelle et dévoilant les portes du pont avant. La peau peut également être entièrement déployée pour préserver l’intimité, filtrer la chaleur tout en laissant passer la lumière pour l’habitabilité.

Lorsqu’elle est entièrement déployée, la nacelle se camoufle dans son environnement et passe inaperçue aux yeux des animaux sauvages. L’idée principale derrière les panneaux d’ombrage radiaux qui habillent la cabine est d’améliorer la performance environnementale du bâtiment grâce à l’auto-ombrage.

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La conception s’inspire de la nature et de plusieurs exemples d’espèces de cactus désertiques qui présentent des peaux extérieures épaisses, des plis et des ailettes qui diffusent la chaleur et le rayonnement solaire. Ceci est matérialisé par le déploiement de soixante panneaux d’ombrage articulés qui créent un treillis dense abritant la cabine.

Pour s’adapter à la courbure de la nacelle, les panneaux se densifient vers la couronne, augmentant ainsi leur capacité de réflexion des durs rayons verticaux du soleil. Comme le quartier ne manque pas de soleil, le design propose d’incorporer des cellules solaires à colorant (DSSC) hautement flexibles. Celles-ci seraient produites en cousant des électrodes textiles dans le tissu d’ombrage.

En raison de la grande couverture du textile et de la capacité des cellules DSSC à produire de l’énergie électrique photovoltaïque, même en cas de faible éclairage, l’énergie produite devrait être suffisante pour subvenir aux besoins de chaque cabine. Le pod sera en outre équipé d’un réservoir d’eau comprenant un système de filtration et de recyclage des eaux grises.

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L’Oculus est une suite spacieuse et ouverte qui fait face aux plaines de gravier, et qui est positionnée de manière à amplifier la vision de la galaxie qui s’étend d’est en ouest dans le ciel. L’espace de vie comprend un salon pour se détendre, un coin bureau et un télescope.

L’entrée de l’unité se fait par le côté nord, après le hall d’entrée, la nacelle dispose d’une armoire et d’une salle de bain généreuse. Ce côté de la cabine est recouvert d’un bardage en bois opaque pour plus d’intimité, mais la lumière naturelle inonde l’espace depuis le puits de lumière situé au-dessus.

Outre l’intimité, un bardage opaque au nord vise à protéger les cabines des tempêtes de sable qui viennent principalement de cette direction. L’Oculus vise à utiliser des matériaux durables tels que du bois certifié et des tissus organiques de teintes naturelles pour se fondre autant que possible dans son environnement.

L’Oculus peut être construit à partir de 30 modules préfabriqués hors site qui peuvent être facilement assemblés pour ériger une structure autoportante. De même, les panneaux d’ombrage modulaires sont destinés à être fabriqués hors site et préparés pour être boulonnés sur place.

La cabine est mise à la terre grâce à trente piliers réglables permettant une installation dans différentes conditions de sol. Le processus de construction doit être rapide et perturber le moins possible l’environnement naturel.

Le complexe a été placé au milieu d’un plan de gravier soutenu par une haute dune qui le protège du vent et des tempêtes de sable. Les 25 cabines ont été réparties sur le site sous forme de constellation, avec une distance suffisante pour préserver l’intimité des utilisateurs.

Le centre suit une conception radiale similaire à celle des cabines, mais à plus grande échelle, non seulement pour transmettre un langage de conception cohérent, mais aussi pour réaliser une économie d’échelle dans la fabrication de tous les assemblages.

Le centre est divisé en quatre bâtiments indépendants, chacun ayant une fonction différente : la réception et les toilettes pour les invités, le salon de réception, le restaurant et la cuisine, et les fonctions du personnel.

Toutes les nacelles sont reliées entre elles par des manchons de transition et maintenues ensemble par un pont extérieur surélevé. L’intérieur du salon d’accueil est équipé de matériaux naturels qui mettent l’accent sur les dunes.

Plus d’infos : Aida Studio

Crédit Images : © Aida Studio

Notre avis : tirer parti de ce que la nature nous offre pour l’adapter à notre quotidien, le biomimétisme, est une démarche, le plus souvent écologique. Et cette architecture n’échappe pas à la règle, en offrant un sytème d’ombrage permettant une ouverture vers l’extérieur et le ciel tout en limitant les impacts du soleil. Sauf qu’il faut s’interroger sur l’utilité de d’installer ce type d’habitat, même touristique, dans un désert : pas de réseau (eau, électricité, assainissement, internet, routier, …), ni de commodités à proximité. Si la gestion de l’eau (et on peut en douter) et l’autonomie énergétique ont bien été pensés, pour le reste ce sera plus compliqué, donc beaucoup moins écologique ! A s’inspirer pour d’autres régions du monde, plus accessible …

(Source)

Christian
Rédacteur Build Green, passionné par l'architecture et plus précisément les habitats écologiques et alternatifs. Je plaide pour une utilisation des énergies renouvelables, des matériaux recyclés et pour un habitat respectueux de l'environnement.

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