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Conception bioclimatique et matériaux recyclés pour ce chalet alpin revisité

Ce chalet a été réalisé par le studio Albori pour Emanuele Almagioni qui souhaitait une maison dans une ville froide et venteuse, mais très ensoleillée, située dans les Alpes italiennes. L’édifice devait utiliser le soleil comme source d’énergie pour répondre à tous ses besoins de chauffage.

Avec des températures hivernales basses atteignant -25°C, la maison devait être suffisamment étanche pour retenir la chaleur, mais suffisamment exposée pour capter le soleil. Emmanuel a donc choisi une maison en bois très haute et mince, à trois étages, avec une façade sud entièrement vitrée pour une exposition maximale au soleil et presque entièrement fermée sur les trois autres côtés pour une isolation maximale.

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Outre les avantages de l’effet de serre de tout le verre, il a également ajouté un matériau à changement de phase (MCP) dans certaines fenêtres pour absorber la chaleur du soleil pendant la journée et la restituer la nuit.

Les fenêtres PCM sont constituées de quatre couches comprenant une substance à faible température de fusion qui fond lorsqu’elle absorbe la chaleur pendant la journée et qui, la nuit, libère cette chaleur en se solidifiant. La maison est presque entièrement en bois, avec des panneaux OSB préfabriqués pour le support structurel et le revêtement intérieur. Elle intègre aussi du mélèze non traité d’origine locale pour le revêtement extérieur.

Le chauffage est fourni par l’énergie solaire et les rares jours où le soleil ne brille pas, il y a un chauffage au bois. Il est à noter que l’espace est si bien isolé qu’avec deux heures de combustion, la maison est généralement chaude pour la journée.

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L’ossature en bois qui constitue la structure porteuse reste visible sur la façade sud sur laquelle donnent toutes les pièces intérieures, lesquelles sont largement vitrées et ouvertes sur le soleil et le paysage. L’énergie solaire est utilisée ici de trois manières différentes : elle est accumulée directement par les fenêtres de la façade sud, stockée et libérée plus lentement par les sels minéraux contenus dans le vitrage PCM (Phase Change Material) qui complète la façade.

Enfin, cette énergie solaire est convertie en électricité par les panneaux photovoltaïques du toit. La seule autre source d’énergie utilisée par la maison est le bois pour alimenter le poêle/cuisine du rez-de-chaussée. Le bois utilisé pour la structure et les façades est du mélèze local, posé sans traitement ni peinture.

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Almagioni a utilisé des matériaux recyclés pour une grande partie du mobilier, en particulier des caisses de vin pour les armoires de cuisine et de salle de bains et les tables de chevet. Située dans un village de la Vallée d’Aoste en Italie à 1750 mètres au-dessus du niveau de la mer, la maison imite l’orientation solaire passive des maisons séculaires du village.

Découverte en vidéo de cette incroyable chalet alpin (en anglais) :

Almagioni s’est inspiré de l’architecture vernaculaire du village, en particulier des portiques omniprésents qui absorbent la lumière du soleil et protègent du vent.

Crédit Photos : © Emanuele Almagioni

Notre avis : finalement il suffit de peu de choses pour réussir une maison écologique : une bonne orientation avec de belles ouvertures pour capter le soleil, un peu d’inertie (ici grâce aux fenêtres PCM), une bonne isolation pour toutes les parties ne captant pas les rayons solaires, quelques meubles en matériaux recyclés, le tout électrifié par quelques panneaux photovoltaïques. Ce serait parfait si ce n’était un projet isolé en montagne, sans aucune mutualisation avec son environnement et loin des commodités !

(Source)

Christian
Rédacteur Build Green, passionné par l'architecture et plus précisément les habitats écologiques et alternatifs. Je plaide pour une utilisation des énergies renouvelables, des matériaux recyclés et pour un habitat respectueux de l'environnement.

3 réflexions sur “Conception bioclimatique et matériaux recyclés pour ce chalet alpin revisité

  1. Bonjour,
    Super intéressant , ce reportage !
    Il m’amène quelques questions, d’une part il y a bcp de technologie (triples vitrages, quadruple vitrage à changement de phase, ventilation double flux avec puit canadien, panneaux PV…), les espaces sont vraiment très étroits (chambre couloir !), la vie en hauteur faut aimer (mais du coup ça permet la compacité et l’économie d’emprise au sol)…
    Mais surtout quand ils passent dans le village entre les maisons abandonnées, en disant que ça coute plus cher de rénover, ça fait mal au coeur, toutes ces maisons patrimoniales qui se délabrent au profit de chalets préfabriqués bâtis à l’écart du bourg…
    Faudra-t-il se résoudre à raser les vieilles bâtisses et si on est éco-logique, refaire du neuf avec les vieilles pierres ? Réinventer le bourg pour qu’il soit habité ?

    • Bonjour Raphaël,
      Tout à fait d’accord avec vous, on devrait privilégier (et mieux aider financièrement) la rénovation, qui d’après une étude de l’Ademe de 2019 est bien plus pertinente écologiquement que toute construction. Mais construire avec des solutions biosourcées et géosourcés, et pourquoi pas avec du recyclage ou du réemploi, est une piste à ne pas négliger, car aujourd’hui, ce serait toujours mieux que ce qui est fait dans la majorité des cas. Concernant les bourgs, il faut impérativement que les collectivités y privilégient les habitats inclusifs, avec des logements adaptés pour les plus anciens, pour dynamiser la vie commerciale.

  2. Les constructions anciennes des Alpes, soumises au mêmes contraintes et utilisant les mêmes matériaux locaux, sont e qualité très disparates d’un bout à l’autre de la chaine. Ici, dans le 05, majoritairement les fermes ont une maçonnerie d’assise à problèmes, tandis qu’on trouve des fermes de 500 ans, en Slovénie notamment. Le travail d’architecture, qu’il soit le fait d’un architecte expérimenté ou en devenir, ou même amateur, c’est de parvenir à une synthèse sur-mesure optimisée de toutes les données; c’est pas sàuvent évident, surtout à 1750 m, de réhabiliter avec des moyens limités l’habitat vernaculaire plus ou moins cohérent en structure, avec une inertie inadaptée, des baies minuscules, des matériaux avec des techniques demandant surtout de la main d’œuvre; l’économie de foncier, d’accord, mais il apparait fréquemment qu’il est plus cohérent de repartir des murs en pierres ou de faire table rase.

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