Quelles solutions pour climatiser une maison sans clim ? Claude Lefrançois

En 2022, nous avons connu la plus grosse canicule jamais vécue en juin avec des températures de plus 40° dans de nombreuses régions.  Le dérèglement climatique est maintenant une certitude comme l’atteste le Giec et la cause est essentiellement due à l’homme. On bat des records de chaleur quasiment chaque année. Cela veut dire qu’on va certainement avoir de plus en plus chaud, et surtout plus tôt et plus tard dans l’année.

Or nos logements sont-ils préparés à ces circonstances ? Que doit-on faire pour limiter l’impact de la chaleur sur nos habitats ? Les isolants sont-ils tous égaux en matière de confort d’été ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles Claude a répondu lors d’un webinaire dédié à la « maison climatisée sans clim ».

(désolé pour les quelques problèmes de son en 2e partie – en montant le son cela reste audible)

Les raisons pour lesquelles nous avons besoin de la climatisation

Après la 2e guerre mondiale, nous avons dû construire vite des logements sur toute la France. Or le béton fut une solution de facilité pour bon nombre d’habitations, maisons, immeubles, en plancher, en paroi et même dans les toitures (fibro-ciment) !
Les maisons individuelles ont poussé comme des champignons en périphérie des villes, avec les réseaux qui l’accompagnent (route, eau de ville, eaux usées, électricité, internet). Les routes sont réalisées en bitumes et les trottoirs en béton. Et qui dit maison, dit terrasse et barbecue. Terrasse en béton évidemment ! Or ces terrasses, trottoirs, routes sont de véritables batteries thermiques, contribuant aux îlots de chaleur.
Les quartiers se sont développés sans se soucier de la bioclimatique, c’est à dire de la gestion des apports du soleil. L’orientation des habitations n’a pas été optimisée et les ouvertures placées selon l’aménagement souhaités par ses occupants.
Ces dernières années, poussés par la réglementation thermique 2012, les baies vitrées et les toits plats ont été très à la mode. Velux a apporté la lumière dans les combles aménagées de ces maisons. On a coupé les arbres et les haies pour planter du gazon, diminuant ainsi les zones d’ombrages.
Tour ceci a contribué à faire rentrer la chaleur dans nos bâtiments, du fait d’une mauvaise conception de ces bâtiments. Ces ouvertures, ponts thermiques et capteurs de chaleur nécessitent de rafraîchir la maison par des solutions technologiques, très énergivores, coûteuses en entretien et relativement fragile.
Ces climatisations sont donc une calamité pour la planète, non seulement à cause de leur consommation d’énergie, mais aussi de leur fabrication à leur recyclage (pas très efficace), sachant qu’on rafraîchit des pièces au confort thermique exécrable !

Quelles solutions pour ne pas utiliser de climatisation ?

La première des actions est de travailler sur la structure du bâtiment, pour améliorer son confort thermique. Nous vous renvoyons sur le webinaire précédent à ce sujet et ses nombreuses sources.
En résumé, et pour compléter ce que nous dit Claude dans cette intervention, voici quelques conseils sur la partie structurelle de votre bâti :
  • bien isoler les parties les plus sensibles (murs nord, combles ou sous-toitures)
  • utiliser des matériaux biosourcés, bien plus efficaces en confort d’été
  • changer les menuiseries simple vitrage, survitrage ou double vitrage + 30 ans
  • couper les ponts thermiques générés par le béton ou l’acier
  • inutile d’isoler les planchers, car vous pouvez récupérer les calories du sol, hiver comme été
  • apporter un peu d’inertie au cœur de la maison pour garder le frais l’été et la chaleur l’hiver (par un mur en pisé ou un enduit en terre, par exemple)
  • ajouter de l’ombrage naturel (végétalisation) ou artificiel (avant-toit, casquettes, store banne, volets, brise-soleil)
  • remplacer les fenêtres de toit (type Velux) par des puits de lumière ou des chiens assis
  • transformer les terrasses béton avec un revêtement qui capte moins la chaleur
  • si votre règlement d’urbanisme le permet, blanchir votre toit
Et à ce propos, Claude nous donne son avis sur le blanchiment des toitures dans le webinaire : réponse vers 1’06’10
Enfin, quelques gestes simples peuvent également limiter l’impact du soleil dans votre maison :
  • aérer la maison la nuit et surtout tôt le matin pour faire entrer la fraicheur
  • si possible, forcer la ventilation mécanique la nuit pour accélérer l’entrée d’air frais
  • fermer les volets ou positionner les brise-soleil, stores pour limiter les rayons du soleil sur les fenêtres
  • si vous avez des fenêtres de toit (type velux), les fermer dès les premières chaleurs et les occulter, soit avec les rideaux prévus à cet usage (le volet automatique, chez Velux par exemple) soit avec une couverture (de survie par exemple) ou un morceau d’isolant.
  • utiliser des ventilateurs, ils donnent une sensation de fraicheur sur votre peau

Dans tous les cas, pour les pièces sous-toiture, rien ne vaut une bonne isolation thermique avec des matériaux biosourcés.

Pensez qu’il existe des aides pour financer ces travaux : 

L’aide gouvernementale MaPrimeRenov permet de financer les diagnostics et audits énergétiques, ainsi que les travaux d’isolation thermique (dont les parois vitrée simple vitrage). Cette aide est accessible à tous les propriétaires et copropriétaires, occupants ou bailleurs, pour des logements d’un ancienneté d’au moins 15 ans. Le montant dépend des revenus et de la nature des dépenses mais elle doit être demandée avant le début des travaux ; elle est versée à la fin des travaux.

A noter que ces travaux doivent être réalisés par un professionnel labellisé RGE.

Ces aides peuvent être majorées par des primes complémentaires, dans le cadre d’une passoire thermique (objectif étiquette énergie B ou A), et être complétées par des primes CEE (certificats d’économie d’énergie) à demander auprès du pôle national des certificats d’économies d’énergie (PNCEE) et un éco-prêt à taux zéro auprès de sa banque. 

Sources du webinaire :
 Crédits photoscocoparisienneLYRL de Pixabay et Dupuy couverture (Fr-33)
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Pascal Faucompré
Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it

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