Un vent souffle sur la qualite de l'air interieur

Un vent souffle sur la qualité de l’air intérieur

Pour sa 3e édition, la journée nationale de la qualité de l’air se déroule le 20 septembre 2017. Son objectif est de favoriser la mobilisation individuelle et collective pour sensibiliser les citoyens à l’importance de respirer un air de bonne qualité. A cette occasion, plus de 130 événements sont organisés lieu sur toute la France.

Un enjeu majeur de santé publique

Alors que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappelle que nous passons « en moyenne 85 % de notre temps dans des environnements clos », le risque sanitaire lié à la qualité de l’air intérieur pourrait s’avérer majeur et fait l’objet d’une attention croissante de la part des autorités.

Réduire les émissions dans le secteur résidentiel (1)

 

Cependant, on a toujours mis l’accent sur la pollution de l’air extérieur, mais depuis quelques années, plusieurs données recueillies dans les habitats clos (domicile, bureau, moyens de transport…) ont démontré un risque d’exposition à de nombreuses substances nocives pouvant affecter la santé (polluants chimiques, animaux domestiques, moisissures, particules..).

L’Anses a notamment réalisé une étude exploratoire du coût socio-économique des polluants de l’air intérieur, en lien avec un professeur de l’Université Sorbonne Panthéon I, et l’OQAI. Cette étude a estimé à environ 19 milliards d’euros pour une année le coût de la pollution de l’air intérieur. Par ailleurs, cette même agence estime entre 14 et 20% de logements en France qui présentent des moisissures visibles, source de nombreuses maladies

Les conséquences de cette mauvaise qualité de l’air intérieur, d’après différentes études européennes et américaines, sont nombreuses :

  • des cas d’allergie qui peuvent être aigües ou chroniques pouvant entraîner un asthme ou un cancer, pour 3 à 8 % des personnes adulte en Europe ;
  • un taux d’absentéisme élevé dans les entreprises abritant les locaux dans les bâtiments dit « bâtiments malades » à cause d’une mauvaise qualité de l’air ;
  • des gênes olfactives, une propension à la somnolence.

Va t’on assez loin dans la qualité de l’air intérieur ?

C’est en substance la question que se pose Sylvie Burnouf dans un article du Monde intitulé “Pollution de l’air intérieur : les matériaux de rénovation durable aussi en cause ?”. Car, à priori, certains matériaux s’annonçant comme vertueux sur l’étiquette nous abuseraient ! Les résultats d’une étude américaine publiée le 12 septembre dans la revue Environment International, des logements récemment réhabilités, ayant obtenu le label vert international LEED (Leadership in Energy and Environment Design) révèle que de nombreuses molécules dangereuses pour la santé étaient présentes dans l’air intérieur.

principales sources de pollution intérieure dans une maison

principales sources de pollution intérieure dans une maison (2)

Les molécules qui ont été décelées par cette étude proviennent des solvants des peintures (cyclohexanone, toluène, éthylbenzène et xylène), deux benzophénones (BP et BP-3), le TCIPP et le TCDIPP pouvant provenir des matériaux utilisés dans l’isolation et enfin le triclosan capable d’avoir un effet perturbateur endocrinien.

En France, la surveillance de la qualité de l’air est obligatoire depuis 1996 pour l’air extérieur. C’est seulement depuis le décret 2011-1727 du 2 décembre 2011 qu’est indiqué des valeurs guide pour le formaldéhyde et le benzène, mais seulement pour l’air intérieur des établissements recevant du public. D’après l’Anses, des précautions sont à prendre pour d’autres polluants mais sans donner de valeur guide. C’est la cas pour Monoxyde de carbone, la Naphtalène, le Trichloroéthylène, le Tétrachloroéthylène , les Particules fines, l’Acide cyanhydrique, le Dioxyde d’azote, l’Acroléine et l’Acétaldéhyde. A cela s’ajoute la mesure du radon dans les zones concernée, et à l’initiative de l’occupant.

 

Les bonnes pratiques pour réduire sa pollution

L’objectif de cette journée est également de montrer les bonnes pratiques existantes pour améliorer notre qualité de l’air au quotidien :

  • éviter l’inhalation directe de fumée ;
  • aérer la pièce après l’utilisation, pendant au moins 10 minutes, par une ouverture sur l’extérieur, hiver comme été ;
  • privilégier un usage modéré, en particulier en présence de personnes dont le système respiratoire est plus sensible (jeunes enfants, personnes asthmatiques, personnes âgées, etc.) :
  • limiter la fréquence d’utilisation
  • éviter de brûler plusieurs encens simultanément
  • privilégier les encens présentant le moins de matière. Par exemple, pour un même encens, brûler un bâtonnet fin est préférable à brûler un cône ou de gros morceaux de résine ;
  • si l’effet attendu est atteint : éteindre l’encens, sans attendre que sa combustion soit complète.

Dans la construction, comme la rénovation, il est aussi important de faire les bons choix de matériaux pour limiter ces risques de pollution intérieure à long terme. Faites le choix de matériaux sains et surtout pensez à adapter une ventilation à la qualité de votre étanchéité et isolation à l’air.

 Vous pouvez vous référer au guide éditer par l’Ademe à ce sujet :  Un air sain chez soi

infographie – réduire la pollution de l’air (1)

(1) Infographie issue du document : Infographies – Qualité de l’air intérieur

(2) Image tirée du guide Un air sain chez soi

 

Notre avis : Va-t-on, enfin, prendre en considération cet aspect extrêmement important pour la santé : « La qualité de l’air intérieur » ?
Vaste programme à une époque où les allergies diverses frappent de plus en plus, après la prise de conscience de l’impact de notre alimentation, celui de nos habitats ?

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Pascal Faucompré
Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it

Une réflexion sur “Un vent souffle sur la qualité de l’air intérieur

  1. Pour la qualité de l’air intérieur de nos projets et de nos chantiers, nous intégrons le BE OSE du Dr Ragnar Weissmann lors de la conception et durant la préparation de chantier. Il réalise pour nous sur chaque chantier une demi-journée de formation regroupant les entreprises et le maitre d’ouvrage. Nous avons aussi travaillé avec le BE HSEN du Dr Isabelle Farbos.

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