Euromac et Lafarge, un partenariat aux allures de greenwashing ?

Jean-Marc Golberg (gauche) et Michel Kratz (droite)

Jean-Marc Golberg (gauche) et Michel Kratz (droite)

Des blocs creux en polystyrène à empiler et remplir de béton, voilà une alliance qui ne pouvait pas nous laisser indifférents. Et c’est à grand renfort de communication que les deux nouveaux alliés nous présentent leur solution constructive “novatrice” sur tous les médias. « Le mardi 20 juin, Jean-Marc Golberg DG Bétons de Lafarge et, Michel Kratz, Président d’EUROMAC 2 ont signé un contrat de partenariat national qui associe Lafarge et EUROMAC 2, premier fabricant Européen de Blocs Coffrants Isolants. »

Nous nous sommes donc penchés sur l’un de ces articles, paru en juillet 2017, sur batiactu, grande revue web d’information concernant le bâtiment.

Voyons si cette alliance va, effectivement, permettre l’émergence d’une solution nouvelle pertinente.

 

Historique et présentation de chacun

Le groupe LAFARGE

Il est tellement connu, on ne le présente plus ! Si on ne se contente pas des convictions ou supposées connaissances des uns et des autres, alors on le présente !

Le groupe Lafarge, ex leader mondial du ciment, en tant que tel, n’existe plus depuis sa fusion avec le groupe suisse Holcim, N°2 mondial. Cette fusion a donné naissance au groupe Lafarge Holcim

La partie française, que nous appellerons encore Lafarge, est à lui seul impressionnant.

Nous découvrons sur son site qu’il a été fondé en 1833, qu’il compte 4 500 collaborateurs répartis sur 400 sites, qu’il est le N°1 du ciment et le N°3 des agrégats, tout ça seulement sur notre territoire … et il est présent dans 61 pays dans le monde !

Ses ambitions affichées :

Leader des matériaux de construction – béton, ciment et granulats – Lafarge France contribue à la construction des villes avec des solutions innovantes pour les rendre plus accueillantes, plus compactes, plus durables, plus belles et mieux connectées.

 

Ça commence bien.

Qu’en est-il de leur abord des affaires ?

Lafarge France respecte une éthique dans la conduite de ses affaires et encourage ses collaborateurs à la mettre en œuvre avec les fournisseurs et partenaires commerciaux.

Et en ce qui concerne la planète ?

 

Le développement durable est une composante clé de notre stratégie d’approvisionnement, de nos opérations quotidiennes et de nos relations avec nos Fournisseurs.

Et ça continue sur le plan des projets :

 

Chez LafargeHolcim, nous souhaitons être un leader du développement durable et établir de nouveaux standards en la matière. Le Plan 2030 doit nous permettre d’atteindre cette ambition.

Le dernier chiffre d’affaire connu de Lafarge seul (2014) atteint presque 13 milliards d’euros pour, entre autres, 116 millions de tonnes de ciment et 161 million de tonnes d’agrégats vendus..

Vous l’avez compris, on a affaire à du lourd, du très lourd !

 

Euromac2

Cette entreprise produit des éléments de construction en polystyrène.

Euromac2 est implantée en Alsace. Selon ses propos Classée parmi les 60 meilleures PME françaises”, elle compte 100 salariés et 60 conseillers. . Elle réalise un chiffre d’affaire de 20 millions d’euros. Avec plus de 40 ans d’existence elle livre plus de 1500 chantiers par année. Elle est leader européen sur son marché.
C’est moins lourd que Lafarge mais bien des chefs d’entreprise aimeraient afficher de tels résultats !

L’avenir immédiat (pdf)

Euromac 2 est certifié Passivhaus Institute, gage de performance isolante de haut niveau

L’avenir plus lointain

Le Groupe EUROMAC 2 est engagé dans une politique de progrès continu en matière de santé, de sécurité et de préservation de l’environnement en conformité aux exigences réglementaires. Les productions d’EUROMAC 2 font l’objet de programmes de contrôle rigoureux …

 

… Les acteurs posés, voyons le projet !

 

Des blocs emboitables à remplir

C’est ainsi qu’il nous a semblé le plus simple de présenter le concept.

La partie Euromac

En effet il s’agit de blocs composés de deux parois extérieures, reliées entre elles par un ferraillage. Ces blocs sont dépourvus de fond. A la manière des jouets bien connus, ils sont pourvus de sortes de tétons qui viennent s’emboiter dans des empreintes femelles. L’ensemble est extrêmement astucieux et les temps annoncés pour leur assemblage semblent confirmer l’impression de facilité de mise en œuvre qui se dégage de l’ensemble. Au fur et à mesure du montage de l’ensemble des blocs, il faut insérer les ferraillages d’armature. Pour des facilités de mise en œuvre des blocs de dimensions diverses sont disponibles.

Qui n’a pas assemblé ces petits blocs jouets qui ont ringardisé les mécanos et … pris plaisir à le faire ?

Lors de l’arrivée au niveau de la dalle, des éléments porteurs type hourdis géants prennent le relais et, le tout est couronné par des éléments de toiture. Tout cela est, quelque part, assez génial de simplicité et d’efficacité dans le process de construction.

Bloc coffrant isolant pour maison passive Euramac 2

Une fois assemblés, ces éléments creux amènent une étanchéité suffisante pour recevoir du béton.

 

La partie LAFARGE

Ce bel assemblage ne peut rester en l’état, il faut transformer l’empilage des éléments en parois porteuses. Ceci se réalise par coulage de béton.

Jusqu’à récemment, cela se faisait avec un béton classique, il fallait le vibrer afin d’en assurer une parfaite répartition, un bon enrobage des ferraillages et l’élimination des bulles d’air.

Or, la vibration du béton entraîne une poussée des parois qui le contiennent, ce qui obligeait à opérer le remplissage sur des hauteurs limitées. Ceci présentait un handicap important : pour mettre en place le béton dans les parois, il fallait, compte tenu du faible volume mis en œuvre à chaque phase, soit le brasser sur place à la bétonnière, soit le faire livrer en toupie incomplète, donc en augmenter le prix au m3. Compte tenu du faible volume concerné, il était difficile de le faire mettre en œuvre par une pompe à béton, facturée au forfait de déplacement et à l’heure d’intervention. Les faibles quantités concernées rendaient son surcoût difficilement amortissable

Le plus souvent le béton était brassé sur place à la bétonnière et mis en place à la brouette et au seau.

Béton autoplaçant Agilia © Lafarge

Béton autoplaçant Agilia © Lafarge

Pour éviter ces inconvénients, Lafarge, sous sa marque Agilia ,a développé un béton dit “auto-plaçant” et “auto-lissant”. Grâce à une composition particulière, une granulométrie faible des agrégats et, nous supposons, l’ajout de quelques adjuvants ce béton est coulé très liquide, ainsi il se glisse facilement partout, y compris, dans le cas présent, entre les ferraillages et les blocs isolants.

Sa nature très liquide évite de devoir le vibrer, ce qui permet de le couler sur de grandes hauteurs. Il s’étend à plat pratiquement tout seul. Toutes ces évolutions permettent de le commander en plus grande quantité, ce qui rend possible sa livraison par toupie et sa mise en place par pompage, ce qui réduit considérablement les besoins de main d’œuvre.

 

Bravo, belle évolution … a priori !

Ce qui nous pose problème, ce n’est pas la technique, bien au contraire. Nous sommes même plutôt admiratifs des capacités à innover qui ont permis d’aboutir à ce que nous venons de décrire. Par contre les blocs sont réalisés à base de polystyrène et le béton, même innovant, reste du béton.
Alors que pouvons-nous en dire ?

 

Partie polystyrène

Les affirmations sont rassurantes :

Bloc coffrant isolant Euramac2

Bloc coffrant isolant Euramac2

Le PSE est un produit sain qui a un effet bénéfique sur la qualité et le confort de vie des habitants

 

Quel effet bénéfique :

  • la faible perspirance du polystyrène, elle qui limite la bonne gestion de la vapeur au travers des parois ?
  • ses faibles capacités en déphasage, pourtant nécessaire à la bonne stabilité de la température, gage de confort l’hiver ?
  • les émanations en cas d’incendie domestique ?

 

Isoler en polystyrène a un impact favorable et contribue de manière significative à l’amélioration de l’environnement. Le PSE ne nécessite que de la vapeur d’eau …

 

Quel impact favorable :

  • le PSE contribue à la sauvegarde des ressources naturelles : peut-être, mais ne serait-ce pas au détriment des ressources fossiles qui, elles, contrairement aux ressources naturelles, ne sont pas renouvelables ?
  • préservation de la couche d’ozone : certes, les CFC sont interdits depuis longtemps, les HFC vont l’être un jour, alors quel agent de gonflement, le penthane, le HFO? Car il en faut un, nous l’avons lui aussi passé au crible ici dans un article intitulé : Mousse isolante HFO, greenwashing ou pas ? Son impact n’est pas sans effet en tant que gaz à Effet de Serre.

Entièrement recyclable, le PSE n’est pas polluant et, contrairement à d’autres produits d’isolation dits « naturels », il s’impose comme un matériau à privilégier

 

Sincèrement, trop c’est trop. A quel titre cette position serait-elle justifiée ?

  • le polystyrène est d’origine pétrochimique, ressource non renouvelable,
  • bien qu’annoncé recyclable, il ne l’est que difficilement et, de plus, que non mélangé à d’autres éléments. Qui le séparera du béton et des crépi ? N’ayant pas eu accès à la fiche FDES (pdf) des produits Euromac, voici un lien vers celle d’un autre fabricant, la partie recyclage est développée en fin de fiche, c’est très édifiant !)
    [Edit 01/09/2017 – suite commentaire] Il s’agit de la fiche d’un extrudé et non d’un expansé mais les contraintes de recyclabilité sont les mêmes et nous ne faisons état de cette fiche qu’à ce titre. [Fin Edit]
  • il nécessiterait peu d’énergie pour sa production, ce n’est pas l’avis de JP OLIVA et S COURGET, auteurs du livre “L’isolation thermique écologique” aux Ed. Terre vivante qui, eux, annoncent qu’il faudrait, par exemple, environ 10 fois plus d’énergie pour fabriquer du polystyrène plutôt que de la ouate de cellulose, par exemple.
  • Le polystyrène présente des risques importants pour les occupants en cas d’incendie du fait des émanations possible sous l’effet de la combustion ou de la pyrolyse s’il est ignifugé, ce qui est tout aussi dangereux. Ceci est expliqué clairement sur ce document au format pdf émis par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) intitulé Produits de dégradation thermique des matières plastiques

 

Partie béton

Lafarge a beau nous dire que leurs objectifs sont de “contribuer à la construction des villes avec des solutions innovantes pour les rendre plus accueillantes, plus compactes, plus durables, plus belles et mieux connectées”, ceci avec respect de la planète : “Le développement durable est une composante clé de notre stratégie d’approvisionnement, de nos opérations quotidiennes et de nos relations avec nos Fournisseurs”, un chat reste un chat et du béton … du béton.

Lafarge Pro Agilia chape

Lafarge Pro Agilia chape

Nous avons déjà publié ici un article qui traitait du béton :  Cembox, un écobéton pas si écolo ! Nous y avons développé quelques points que nous rappelons ici :

“Quelques données concernant le béton :

Le facteur de résistance à la vapeur d’eau (dont dépend la perspirance) du béton au ciment Portland est médiocre, gage pourtant de salubrité de l’habitat et de confort de ses occupants. (selon l’ouvrage “L’isolation thermique écologique” de JP Oliva et S Couget, ed. Terre vivante, il est de 70 / 130, à comparer à un béton de chanvre et chaux qui, lui, affiche 10 / 13 ou du pisé : 4 / 10 …)

 

Nos conclusions

Ce principe constructif est bien pensé, il est rapide et, probablement, économique. Il est à la portée de tout autoconstructeur un tant soit peu averti, la manutention des blocs est aisée car ils sont légers. Le bâtiment sera étanche à l’air, il ne comportera pas de pont thermique. Il pourra être certifié Passivhaus (pdf).

Cependant, les matériaux choisis, tant le polystyrène des blocs que le béton de remplissage ne sont pas respectueux de l’environnement, ou plutôt, comme eux n’y sont pour rien, leurs fabricants ne favorisent pas le respect de l’environnement, ni pour aujourd’hui, ni pour demain.

Ils ne sont que très difficilement, voir pas du tout recyclables. Leurs bilans carbone ne sont pas bons, leurs Analyse de Cycle de Vie non plus. Les occupants ne disposeront pas, avec ces matériaux, du meilleur possible en terme de santé et de confort.

Nous avons ici une preuve de plus que le classement d’une maison au niveau de sa performance thermique (Passivhaus) n’a malheureusement pas de corrélation avec le confort et la sécurité qu’elle va procurer à ses occupants. Quand sortirons-nous du dictat des normes et labels ?

Au vu de ces éléments, il n’y a, pour nous, aucun doute : ce concept, porté par Lafarge Holcim et Euromac 2, quoi que revendiquent ses initiateurs pour nous faire croire qu’ils œuvrent dans un sens écologique, ne s’inscrit pas du tout dans ce cadre. S’il présente quelques pertinences techniques, il relève totalement du greenwashing pour ce qui est du respect de la planète et de ses occupants.

 

Notre conseil : Même si la facilité de mise en œuvre est tentante, n’oubliez pas qu’une maison se doit, avant tout, d’être saine pour ses occupants et respectueuse de l’environnement.

Claude Lefrançois
Dans le bâtiment, par passion, depuis presque 40 ans, Ancien charpentier, ancien artisan, ancien constructeur de Maisons à Ossature Bois, ancien maitre d'œuvre, Ancien et encore formateur à l'isolation bio-sourcée, • Titulaire d'un brevet de construction de MOB en kit, Conférencier dans plusieurs domaines liés à l'éco-construction, l'éco-isolation, Youtubeur via des vidéos sur, dans un premier temps, l'isolation et l'efficacité énergétique et, parce qu'il faut aller plus loin, futurement, plus largement, le bâtiment responsable et pertinent, Initiateur et administrateur d'un groupe sur Facebook : Rénovation pertinente » . Pour ceux qui souhaiteraient plus d'informations : Soigner l'habitat

4 réflexions sur “Euromac et Lafarge, un partenariat aux allures de greenwashing ?

  1. « In » se voulant un site PRO, de la précision serait bienvenue.
    Aussi, loin de faire l’apologie d’un autre isolant que celui qui me fait vivre, je me permets quelques annotations :

    Il est dit dans l’article : « …qu’il faudrait, par exemple, environ 10 fois plus d’énergie pour fabriquer du polystyrène plutôt que de la ouate de cellulose, par exemple ».
    Cet exemple n’a pas sa place ici dans un article traitant des blocs coffrants.
    -Fait-on du bloc coffrant en ouate de cellulose ? NON.

    La fiche FDES qui est mise en avant dans l’article concerne du XPS (polystyrène extrudé) et non du PSE (expansé) : Rien à voir.
    Cordialement.

    • Bonjour Monsieur LEPRETRE, merci de votre contribution.
      Nous souhaitons apporter les précisions suivantes et rappeler le contexte de la position dans l’article des 2 points que vous soulevez dans vos annotations :
      Nous reprenons les propos du fabricant des blocs coffrants, extraits de leur site : « Entièrement recyclable, le PSE n’est pas polluant et, contrairement à d’autres produits d’isolation dits « naturels », il s’impose comme un matériau à privilégier ».

      Ici, le fabricant ne développe rien de particulier sur son bloc coffrant mais sur le matériau qui sert à le fabriquer, le PSE, et affirme qu’il n’est pas polluant et que, contrairement à d’autres produits isolants dits naturels, il s’impose …

      Nous pensons donc être tout à fait dans la ligne d’analyse lorsque nous comparons un matériau isolant à un autre matériau isolant, tout à fait dans la suite de la communication extraite du site Euromac.

      … et c’est un fait, il faut beaucoup plus d’énergie pour fabriquer du polystyrène que pour fabriquer de la ouate, et ce sont bien 2 produits isolants. Or, avec son affirmation, Euromac pourrait laisser croire que, attendu que le PSE serait vertueux, les blocs coffrants qui en sont fabriqués le seraient aussi. Désolé, mais au moins dans la fonction isolation, ils ne le sont pas. Dont acte.

      En ce qui concerne la fiche FDES mise en lien, il s’agit effectivement d’un polystyrène extrudé et non expansé, donc faisant, en partie, appel à des composants et méthodes de production différents.
      Pour information, si nous avons mis un lien vers la fiche FDES d’un autre produit c’est tout simplement parce que, malgré notre demande, la fiche FDES du produit analysé ne nous a pas été transmise.
      Par contre, en ce qui concerne les contraintes de recyclage (point développé par Euromac), elles sont strictement les mêmes, que le matériau soit extrudé ou expansé, donc … affirmer qu’un produit est entièrement recyclable, c’est bien et le fabricant a raison, encore faudrait-il tout dire !
      Il ne nous semble pas déplacé, voire même de notre rôle, d’informer par anticipation les futurs responsables de la demande du recyclage des conditions dans lesquelles elle leur sera accordée :
      certes le PSE est recyclable, mais au prix de quelles difficultés ! A commencer par l’absolue obligation qu’il soit soit purgé de toute pollution.
      Dans le cas des blocs coffrants, il faudra en séparer les crépis et autres enduits intérieurs. Si la chose n’est pas faite, les responsables seront ceux qui mettent en déchèterie, pas ceux qui auront initié la chose … et, en son temps, qui en fera la demande si ce n’est le propriétaire directement ou par l’intermédiaire d’une entreprise à qui il en aura délégué la charge ?
      Ceci rappelle le tristement traitement de l’amiante, à la charge, non pas des fabricants, non pas de ceux qui l’ont mis en œuvre, mais de ceux qui en ont chez eux et qui en ont déjà subi les « désagréments » : la double peine en quelque sorte ! Dont acte à nouveau.

      Nous pensons donc que si vos remarques sont, au moins en partie, justes, sur le fond nous avons fait preuve d’honnêteté et d’objectivité et maintenons que nos développements sont justes et à leur place.

  2. Cet article me fait réagir, même si je suis d’accord avec les conclusions générales, je récuse l’idée de votre « objectivité ». Ne pas faire la différence entre polystyrène extrudé et expansé est déjà grave car l’impact environnemental est sensiblement différent. Ce rapporter à l’utilisation de pétrole dans sa fabrication pour prouver le coté non renouvelable me fait bien sourire! Le principe des isolant est de renfermer un maximum d’air 98% dans le cas du PSE il me semble. Sur une maison de 100m isolée toutes parois par 20cm de PSE et sans compter les fenêtres cela représente si je ne me trompe pas 1200L de pétrole, si on ne compte pas les cycles de raffinage cela représente 24000km en voiture; pour une maison à la durée de vie de 50 ans vous avouerez qu’il y a des luttes plus louables.. comme ne pas brûler le pétrole qui impacte directement le taux de CO2 de l’atmosphère.. L’utilisation d’énergie et un procès que l’on peut aussi tenir à l’encontre de nombre d’isolant biosourcés, la ouate de cellulose est en effet vertueuse en se sens mais ne remplie pas le rôle que peut tenir le PSE dans le cas étudié. Portez vous la même critique contre le liège expansé (même process de fabrication)?
    Déphasage: un petit outil gratuit permet de calculer le dephasage https://www.u-wert.net/ mieux vaut faire le calcul que parler dans le vide..Et le déphasage est surtout utile pour le confort d’été..L’hiver c’est le niveau d’isolation qui est le plus impactant.
    Je ne vais pas reprendre point par point toutes vos affirmations preuve de votre manque d’objectivité… par exemple le coté qualité d’air et émanation en cas d’incendie.. Je suppose que le PSE n’est pas laissé nu en intérieur, au pire il y a du placo, en cas de feu, les émanations des meubles ikea et du canapé seront plus dangereuses que celle de l’isolant placé de l’autre coté d’une parois qui participe à la protection feu et à l’étanchéité à l’air aussi.. Coté gaz pas d’utilisation de HFO dans le polystyrène expansé cela est réserve à l’extrudé..
    Quid du temps de chantier, quantité de matière totale qui impacte l’un et l’autre l’impact carbone d’une construction?

    Je m’arrête par manque de temps. Cette solution n’est certainement pas idéale bien loin de là et certain arguments sont recevables mais vous décrédibilisez le site avec ce manque d’objectivité, de connaissance et de recherche.

    • Bonjour Grégory, merci de votre contribution à cet article.
      Nous allons essayer de prendre les choses une après l’autre.
      Nous ne nions aucunement les différences entre un PSE et un PUR ni que leur impact sur l’environnement est différent. Nous reconnaissons bien volontiers que le HFO est utilisé pour le PUR, mais pour autant le PSE nécessite lui aussi autre chose que de l’eau pour son expansion (pentane, butane, …), et quand bien même il est constitué d’une très faible enveloppe emprisonnant un gaz, cette enveloppe n’est pas un matériau inerte et inoffensif et, qu’on le veuille ou non, il est d’origine pétrochimique.
      Nous soulignons dans l’article que l’utilisation d’une fiche FDES d’un extrudé et non d’un expansé est simplement due au fait que la fabricant, malgré notre demande, ne nous a pas transmis lui-même sa fiche FDES. Par ailleurs, il y est bien précisé que nous ne faisons état de celle-ci que pour la partie « recyclabilité ». Nous rappelons ici que les contraintes sont les mêmes pour le PSE et le PUR : exempts de tout corps différent. Nous le redisons donc : qui triera le béton du PSE ? Qui triera le crépis et le plâtre ou le placo du PSE ? Dans les faits, rien que cette obligation d’un produit exempt de pollution au départ du processus de recyclage rend ce dernier, de fait, quasi inenvisageable, sauf à des coûts prohibitifs qui, nous le rappelons, seront à la charge des propriétaires, à l’identique de ce qui se passe avec l’amiante.
      Quand à justifier de l’utilisation d’un produit consommateur d’énergie sous prétexte qu’il permettra d’en économiser, pourquoi pas, mais alors voyons, à résultat isolant équivalent, le cycle de vie complet et comparons le avec celui d’autres matériaux.
      Devons-nous citer à nouveau les extraits du site du fabricant au sujet, non pas de son produit transformé dans le cadre de son utilisation mais bien au niveau de son composant, le PSE ?
      « Entièrement recyclable, le PSE n’est pas polluant et, contrairement à d’autres produits d’isolation dits « naturels », il s’impose comme un matériau à privilégier ».
      Nous avons déjà largement développé nos arguments autour de cette affirmation dans l’article lui-même ainsi que dans la réponse au commentaire précédent pour ne pas y passer à nouveau beaucoup de temps. Simples rappels :
      – origine pétrochimique (donc ressource fossile),
      – non perspirant,
      – quasi non recyclable (développé ci-dessus, ne serait-ce que pour des raisons de coût),
      – dangereux en cas d’incendie (nous y reviendrons plus loin),
      Voilà pour les arguments principaux en ce qui concerne le côté recyclable et non polluant du PSE selon Euromac. Hors toute polémique, les handicaps sont sérieux …
      Vous semblez laisser entendre que le pétrole pourrait ne pas être brûlé directement et ainsi nous éviterions de relâcher du CO2 dans l’atmosphère, dont acte, sauf que le pétrole n’est pas utilisable à l’état brut de façon efficace et, pour une utilisation « pertinente », il faut le raffiner. Ce process de raffinage donne divers éléments : essence, fuel, huiles … et des dérivés utilisables par l’industrie pétrochimique (si ma mémoire ne me trompe pas, 88% pour les dérivés qui seront directement brûlés et, entre autres, 3% pour la pétrochimie, dont la production de mousses). Alors si nous vous rejoignons dans le combat en ce qui concerne le fait de moins brûler de dérivés du pétrole, nous soulignons qu’en parallèle, il faudra aussi baisser l’utilisation des dérivés autres, on ne transforme pas du pétrole brut en ce qu’on veut en fonction des besoins.
      Tous vos calculs sont probablement bons en ce qui concerne les équivalences kms parcourus et économies de chauffage. Nous préfèrons simplement, pour ce qui nous concerne, que toutes ces économies de chauffages soient faites avec des matériaux qui, pour leur fabrication, ne soient pas dépendants des produits brûlés issus du pétrole … car vos calculs seraient encore plus louables avec des matériaux vertueux dans leur composition et au plan de leur Analyse de Cycle de Vie (à ce titre, nous ne développerons pas mais rappellerons simplement les chiffres issus du livre « L’isolation Thermique Ecologique » cité dans notre article et qui, pour reprendre 2 exemples que vous mettez en exergue, nous donnent en énergie grise : PSE : 27,36 KWh/kg d’isolant, liège expansé : 1,36 KWh/kg d’isolant, les chiffres parlent d’eux-mêmes ! Quand au bilan carbone, toujours selon le même ouvrage, puisque nous en sommes aux chiffres et que vous y faites aussi allusion : PSE : 3,45 kgCO2eq/kg d’isolant, liège expansé : -1,23 kgCO2eq/kg, là aussi les chiffres parlent d’eux-mêmes !

      Quant au déphasage, argument pour lequel nous aurions plutôt dus, selon vous, contrôler la véracité de nos dires, nous avons relevé les valeurs de quelques matériaux via l’outil que vous nous avez suggéré, un parmi tant d’autres.
      Nous avons relevé les valeurs de déphasage de produits courants, chacun dans leur catégorie. Nous nous en tiendrons aux seuls déphasage et atténuation des amplitudes thermiques. Les chiffres valent pour 18 cm d’épaisseur et sont donnés dans l’ordre énoncé ci-dessus, l’unité est l’heure.
      – PSE; déphasage : 3,1; lissage amplitude : 1,2
      – PUR : déphasage : 5,2; lissage amplitude : 1,9
      – laine de verre (lambda 0,032, le top à ce jour) : déphasage : 2,2; lissage amplitude : 1,1
      – ouate en vrac : déphasage : 7,0; lissage amplitude : 3,0
      – laine de bois : déphasage : 6,9; lissage amplitude : 3,0
      – liège : déphasage : 10,0; lissage amplitude : 6,8
      Il ne nous semble pas avoir manqué d’objectivité dans ce domaine non plus …

      En ce qui concerne les risques liés aux incendies, nous sommes d’accord que les mousses des poufs et autres canapés ou fauteuils, d’une marque ou d’une autre seront très dangereuses, peut-être plus que les PSE des isolants car eux sont « cachés » derrière des parements. Est-ce à dire que, parce qu’ils sont moins dangereux, les PSE seraient des isolant inoffensifs ? Ce n’est pas, en tout état de cause, notre conviction. Avec tout notre respect pour les mal voyants, ce type d’argument consisterait à comparer un borgne et un aveugle en terme de capacité de vision. Certes un borgne voit mieux qu’un aveugle, mais cela ne fait pas de lui un bien voyant.
      Et pour sortir des métaphores et entrer dans le factuel, le point de fusion des PSE se situe vers 250°. Les émanations qu’ils émettent sous l’effet de la chaleur commencent vers 160°, ceci qu’ils brulent ou pas, et, pour rappel, si ce n’est pas sous l’effet d’une combustion, en cas d’incendie cela se produira sous l’effet d’une pyrolyse (à ce sujet, il est bon de savoir que le fait d’ignifuger un produit n’empèche en rien les émanations par pyrolyse). Et le fait de mettre un PSE derrière un parement type placo ou similaire va-t-il empêcher les émanations sous l’effet de la chaleur ? NON. Ce même placo est-il de nature à constituer une barrière à la migration des vapeurs toxiques en question ? NON, au plus les retarder et les contenir un peu dans l’espace isolé, mais ces vapeurs, in fine, traverseront le placo et sortiront aussi par les trous des prises interrupteurs et autres …

      Vous faites état du temps de réalisation du chantier. Nous sommes d’accord et avons même, dans notre article, salué l’ingéniosité du procédé.

      N’est-il pas excessif d’affirmer que nous décrédibilisons le site du fait de notre manque d’objectivité, de connaissance et de recherche ou, devrions-nous retourner l’argument ?

      Donc, et ce sera la conclusion de notre réponse à votre commentaire, certes nous ne revendiquons pas la perfection dans notre article et nous vous remercions de vos apports, mais il ne nous semble pas que, sur le plan objectivité et argumentation, nous soyons aussi peu professionnel et crédible que vous le soulignez.

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