Cavalcante House par BLOCO Arquitetos - Brésil - Photo : Joana França

Détail d’architecture : la toiture comme rempart à la chaleur

Et si le toit était la clé à nos surchauffes d’été ? La mode des toits plats ou des combles aménagés complique le travail des concepteurs sur leur aspect thermique (froid et chaud). Les fenêtres de toit sont aussi des capteurs solaires pratiques en hiver mais pénalisant en été (sauf à rester dans le noir). A vouloir optimiser cet espace, on doit finalement compenser par de l’isolation, alors qu’il pourrait être plus simple d’adopter quelques solutions architecturales…

On a oublié que nos fermes d’antan, nos maisons de ville étaient équipées d’un grenier qui non seulement avait pour but de stocker les grains pour l’hiver (efficace thermiquement) mais surtout était un véritable rempart contre la chaleur d’été. Par contre, dans les châteaux, manoirs et demeures, ces combles,  souvent de belle hauteur, étaient régulièrement transformées en chambres de bonne, véritable refuge à courants d’air pour leurs occupant(e)s.

Les églises sont un parfait exemple de leur efficacité thermique d’été. Evidemment, la pierre est un matériau idéal pour l’inertie du bâtiment, et ainsi garder la fraîcheur en été. Mais il faut plutôt retenir le fait que la chaleur monte naturellement vers le toit. Ce qui peut expliquer aussi le dimensionnement de leur hauteur. Par contre, l’hiver les infiltrations d’air et la surface de matériaux à chauffer complique l’efficacité thermique de ces monuments.

La toiture peut donc être un élément essentiel pour évacuer la chaleur ou contrer les rayons du soleil et ainsi éviter une surchauffe désagréable pendant les canicules (désormais printanières et automnales !).

Alors, quelle solution adopter pour réduire l’impact du soleil sur nos toits ?

Les formes traditionnelles à combles

Dans l’architecture traditionnelle française, on retrouve une multitude de formes de toitures, dont l’objectif était de servir de combles, dits aujourd’hui « perdus ». Ces combles dégagés ont pu servir de débarras des maisons, ou de lieu d’étendage dans les immeubles en ville. Cet espace tampon entre l’extérieur et l’habitation était ventilé et permettait de garantir une excellente protection contre l’humidité des pièces d’habitation et surtout contre la chaleur d’été.

Exemples de toitures à 2 ou 4 versants (ou à croupe)

 

Malheureusement, ces combles sont aussi le refuge d’oiseaux, de chauve-souris, de divers rongeurs (rats, souris, loirs, gerbilles, lérots, …) et d’insectes xylophages.

Les avant-toits

Comme nous l’avons souvent écrit, les avant-toits permettent de jouer avec les ombres l’été tout en offrant l’avantage de laisser pénétrer le soleil d’hiver.

Ils peuvent se présenter de différentes façons.

Le double toit

Le principe est plutôt astucieux et pourtant assez peu exploité. Il s’agit d’ajouter une deuxième charpente à une toiture plate pour faire écran (ou support de panneaux photovoltaïques) au soleil.

Quelques exemples de réalisation avec double toit :

Attention toutefois à la sensibilité de ce type de toiture à la prise aux vents, qui s’engouffre facilement et donc peut l’arracher à ses fixations.

La toiture végétalisée

Lorsque vous bénéficiez d’une toiture terrasse, la solution pour réduire l’impact du soleil est de la végétaliser. Cela offre de nombreux avantages tant au niveau thermique du bâti, que de la biodiversité tout en assurant la durabilité du revêtement. Une solution aussi pour capter les pollution et l’eau afin de participer à la réduction des îlots de chaleur.

Quelques idées de toitures végétalisées :

Les astuces exotiques

Grâce à des siècles de pratiques d’architecture dans les pays tropicaux, il est possible de s’inspirer de réalisations à la fois originales et astucieuses. Une des solutions contemporaines les plus efficaces, reste ces petites fenêtres en haut de mur. Elles permettent d’évacuer la chaleur tout en apportant une clarté supplémentaire.

En voici quelques exemples :

La mauvaise idée : la serre bioclimatique

Nous avions relayé il y a quelque temps des exemples de maisons surmontées par des maisons serres qui se veulent bioclimatiques ici ou . Si, a priori, c’est une bonne idée pour les pays nordiques où les températures excèdent rarement les 20° l’été, ce l’est moins sous nos latitudes. En effet, le principe d’une serre est de capter la chaleur et la conserver. Or, si son ajout est déjà une aberration écologique par la quantité de matériaux nécessaires, sa ventilation pour évacuer la chaleur le serait tout autant. Une mauvaise idée à ne pas reproduire dans les pays à climat tempéré ou exotique !

Le choix du matériaux peut aussi avoir un impact sur la qualité thermique de votre toiture. Voici quelques exemples de toitures à matériaux écologiques.

D’autres idées de conception de toiture efficace contre la chaleur d’été ?

Image de Une : Cavalcante House par BLOCO Arquitetos – Brésil – Photo : Joana França

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Pascal Faucompré
Editeur et Rédacteur en chef de Build Green, le média participatif sur l'habitat écologique et pertinent. Passionné par le sujet de l’éco-construction depuis 2010. Également animateur de nombreux réseaux sociaux depuis 2011 et d'une revue de web sur : Scoop.it

2 réflexions sur “Détail d’architecture : la toiture comme rempart à la chaleur

  1. « Malheureusement, ces combles sont aussi le refuge d’oiseaux, de chauve-souris, de divers rongeurs (rats, souris, loirs, gerbilles, lérots, …) et d’insectes xylophages. »

    La formulation me semble malheureuse et très ambigüe… L’architecture moderne et la disparition des combles perdus tends à faire disparaitre l’habitat des chauve-souris, des oiseaux ou d’autres espèces qui jouent un rôle important. Les projets les plus responsables devraient conserver ou créer des habitats (ciblés) pour sauvegarder la biodiversité.

    https://environnement.brussels/sites/default/files/sem16-181005-5-ds-fr.pdf

    • @Benoît : en théorie vous avez raison, et on ne pourrait être que d’accord.
      Sauf qu’en réalité, ces nuisibles sont incompatibles avec l’habitat moderne (isolé et étanche).
      Donc, oui à la protection de la biodiversité mais en leur aménageant des espaces réservés : arbres, dépendances, nichoirs, …

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